Catégorie : Sujets des cafés-philo

Sujets proposés et débattus lors des cafés-philo.

Café-philo du 21 novembre 2007 au Café des Arts à Poitiers

27 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. La vocation est-elle la condition de la réussite ? [10]
  2. L’artiste est-il un être exceptionnel ? [6]
  3. Gloire au travail ! [5]
  4. Que faut-il faire de nos vies ? [8]
  5. Police partout justice nulle part ! [5]
  6. Les enfants sont-ils des citoyens ? [10]
  7. Y a-t-il de bons préjugés ? [11] sujet débattu

– Qu’est-ce qu’un préjugé ? Et en quoi peut il être qualifié de bon ? Comment définir le bon. Du point de vue de la moralité, du point de vue de sa validité ? Du point de vue de son utilité ?
– Existe t-il un lien entre préjugé et stéréotype ?
– Les préjugés sont ils des idées reçues ?
– Le préjugé n’est pas une idée reçue, car une idée est le fruit de la pensée et le préjugé ne relève pas de la pensée.
– Les idées préconçues sont des idées conçues par d’autres et dont on se sert comme des vérités toutes faites. C’est une sorte de boite à outils dans laquelle ont va piocher, avec paresse, pour faire face aux situations rencontrées. On voit comment ces idées peuvent asservir individus ou nations, lorsqu’elles sont manipulées par une propagande bien ajustée. Elles peuvent constituer un outil de domination au travers des médias par exemple.
– Le préjugé est la traduction d’une peur intérieure. Il permet de ne pas se confronter à une réalité angoissante et devient ainsi inhibiteur d’action et de réflexion. C’est sur ce type d’association mécanique, préjugé et généralisation, que s’appuient la propagande pour servir le racisme.
– Un préjugé, c’est ce qui précède le jugement, c’est-à-dire avant la pensée. Il est bon, s’il se vérifie par la suite.
– Préjuger, c’est déjà juger et donc, cela évite le jugement qui est déjà établi avant même d’avoir réfléchi à la question.
– Un préjugé est un jugement a priori, néfaste, car il constitue une certitude, sans vécu et sans validation. Pourquoi une certitude serait elle a priori néfaste ? Parce qu’elle supprime le doute. Elle inhibe alors la curiosité et le dépassement de l’état présent. Pour ce qui est du vécu, la maïeutique socratique ne considère t-elle pas que la pensée d’une chose se construit par analogies et associations d’idées, plus que par l’expérience vécue ? En revanche, l’absence de validation semble indiquer que le préjugé est indépassable car il structure la pensée définitivement. Il est donc à craindre que le préjugé ne devienne une condamnation sur laquelle on ne puisse pas revenir.
– Un bon préjugé serait alors un préjugé qui évolue vers…le jugement !?
– Si le préjugé se situe par rapport au jugement, c’est la question du vrai et du faux qui est instruite, donc de la justice. C’est la recherche de la vérité qui est en question
– La pensée saine, c’est de combattre les préjugés. La pensée saine pourrait être la pensée qui laisse une place au doute, donc qui s’affranchit des certitudes. Ainsi, même juger une situation a posteriori, c’est déjà prendre le risque de se tromper. Il y a deux tâches impossibles : éduquer et juger.
– Mais qu’est ce que juger ?
– Juger c’est prendre position après avoir conduit une réflexion sur une question, en fonction de l’état de nos connaissances du moment. Ce relativisme indique clairement que l’erreur a sa place dans le jugement ; qu’il soit juridique ou personnel. Ainsi l’erreur a-t-elle, a fortiori, sa place dans le pré jugement, sans que cela ne puisse être le signe de son iniquité.
– Peut on agir sans avoir de jugement sur les choses ?
– Le jugement sert à comprendre le monde et à agir, pour soi ou sur le monde, à partir des choix que nous opérons en acceptant les erreurs possibles.
– Comment vivre sans préjugés ? La réflexion n’est qu’une suite de jugements qui avancent en fonction de la pensée. Les préjugés peuvent défiler dans la pensée et se réorganiser de manière convenable.
– Un préjugé est une idée toute faite, une illusion de la réalité. C’est un construit « historique » qui rend compte, justement ou de façon erronée, d’une situation qui se transmet par les générations, au point de ne plus correspondre à la réalité contemporaine.
– Le préjugé peut effectivement être transmis par les autres, sur un plan diachronique comme sur un plan synchronique, mais il peut également être inauguré par chaque personne, en tant qu’il constitue un « premier » contact avec une situation ; contact qui est un rapport sensible. C est ici l’expérience personnelle qui va favoriser l’éclosion de représentations. Ainsi, le préjugé peut être individuel ou collectif. De plus, si l’on accepte l’idée que le jugement est un acte de la pensée, un entendement du monde, le préjugé va constituer une pré pensée, dans ce rapport sensible donc non raisonné qu’il entretient avec le monde. C’est le trait d’union qui s’instaure entre l’instinct et la pensée ; la « pensivité » en quelque sorte (néologisme utilisé par quelques éthologues, pour désigner une forme de pré pensée chez certains animaux qui ne préfigure pas un accès à un mode de penser supérieur mais qui traduit une forme de « conscience » du monde). Le préjugé est alors la matière à partir de laquelle le jugement se forme. Le préjugé est donc bon, d’un point de vue éthique, car il sert sa propre nature qui consiste à devenir jugement. Le jugement étant considéré comme une appréciation raisonnée sur le monde. Cette explication du monde -cette vérité du monde -n’est pas accessible immédiatement et repose, entre autre, sur un processus intellectuel qui s’élabore « chemin faisant ». Le préjugé devient alors indispensable à la construction du jugement. Cela peut éventuellement procurer un élément de réponse à la double question : « est-ce que c’est bon d’avoir des préjugés ? ». Oui, en tant qu’ils aident à la construction du jugement. « Y a-t-il de bons préjugés ? ». Cela dépend de leur pertinence par rapport à la réalité du monde ! Cela n’est pas un attribut intrinsèquement bon ou mauvais. Il ne devient bon ou mauvais qu’en fonction de la façon dont on l’utilise.
– Les préjugés sont une simplification du réel. Cela explique d’ailleurs partiellement pourquoi ils perdurent ; parce que c’est une pré pensée ou une pensée pré fabriquée qui donne accès au monde, de manière simplifiée, voire simpliste. L’Homme ne crée pas toujours de la pensée et du raisonnement, et notre paresse naturelle nous incite vraisemblablement à nous satisfaire de cet état. Ce qui est dangereux c’est que le préjugé perdure car il bloque notre pensée et notre relation à la chose en question.
– On ne peut pas dire qu’un préjugé soit vrai ou faux car il relève d’une appréciation subjective du monde et donc d’une représentation personnelle.
– Il est dangereux que chacun reste dans sans vérité. Indépendamment du fait qu’il puisse exister une réalité objective du monde, si l’on ne sort pas de sa vérité subjective, alors on ne peut plus communiquer. Les tentatives pour se mettre d’accord, ensemble, seront toujours vaines et cela ouvre sur le règne de la barbarie.
– Comment se placent subjectivité et préjugés dans l’approche de la vérité ? Tout dépend peut être de notre conception de la vérité : chacun a-t-il sa vérité propre ou existe-t-il une vérité transcendantale ?

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Café-philo des Trois-Cités du 16 novembre 2007 au CSC du Clos Gaultier à Poitiers

6 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Est-il vrai que les goûts et les couleurs ne se discutent pas ? [1]
  2. Les hommes et les femmes sont-ils si différents ? [4] sujet débattu
  3. Est-ce que l’argent trie ? [2]
  4. Jusqu’où peut-on accepter les différences ? [3]
  5. Qu’est ce qui se cache derrière les clichés ? [3]

– Il existe moult différences entres les individus, pas vraiment facile de déterminer ce qui différencie un homme d’une femme par le caractère.
– Sur quels critères peut-on différentier un homme d’une femme en dehors des critères purement physiques ?
– Le marquage de l’attribution des personnes comme homme ou femme en dehors des caractères physique semble être émie par la société. L’attribut physique de naissance conditionnera automatiquement la façon dont la personne sera élevée. Ne touche pas à cela c’est pour les femmes ; ne touche pas à cela c’est pour les hommes. Malgré ce formatage imposé, les personnes finissent par faire ce qu’elles souhaitent. Est-ce qu’il existe une partie d’inné qui fait que certaines personnes outre passe la tentative de « construction » émisse par les « codes » de la société.
– Oui certes, mais les femmes parlent de leur problème entre elle est les hommes de leur problème entre eux ! Cela ne me parait pas anormale par le simple fait que qu’il est souvent dit : si nous ne sommes pas, ou si nous ne sommes pas touché par un problème quel qu’il soit, ont ne semble pas être en mesure de comprendre. Les hommes ne peuvent pas comprendre les femmes par ce que se sont des hommes, les femmes ne peuvent comprendre les hommes car ce sont des femmes. Les personnes n’ayant pas eu un cancer ne peuvent pas comprendre les personnes qui ont eu un cancer… etc.
– Peut-on déterminer qu’une personne est un homme ou une femme sur des critères d’attirances sexuels ? Est-ce que le fait d’être attiré un homme prouvent que l’on est une femme et inversement ? apparemment non
– Pourquoi une femme qui porte des vêtements d’homme reste une femme alors qu’un homme qui s’habillerait avec des vêtements de femmes ne resterait il pas un homme ?
– Il semble que l’être humaine ne puisse être « neutre ». Il semble qu’il faille obligatoirement être soit homme, soit femme, ce qui est entre les deux, ou qui ne rentre pas dans une norme soit déstabilisant. Nous pouvons être hétérosexuel, homosexuel, car cela semble claire et bien déterminer, mais la bisexualité sème le doute.
– Qu’en est il pour les transsexuel(le)s, des personnes nées avec un corps d’homme, mais qui souhaitent devenir des femmes et des personnes nées avec un corps de femme qui souhaitent devenir des hommes ? De ce côté il semble qu’il y ait plus de d’hommes qui souhaitent devenir des femmes que l’inverse. Comment prouver en tand que personne si l’on est un homme ou une femme en dehors de l’apparence physique ou vestimentaire ?
– Dans certaines sociétés il semble que les femmes qui s’habillent comme des hommes ne choquent pas alors que l’inverse oui ! Une personne fait remarquer qu’elle remarque qu’une bonne partie des jeunes femmes mettent des chaussure de sport au look très masculin et que cela n’a pas l’air de choquer alors que l’on ne remarque pas de jeunes hommes avec des tennis au look féminin de peur de se faire traiter d’homosexuel. Les femmes auraient donc le droit de porter des vêtements d’homme alors que l’inverse n’est pas vrai.
– Chez les Inuits, si dans la famille il y a un nombre d’homme trop nombreux chez les enfants le dernier sera élevé, comme une femme et inversement. Certes mais là, ce sont les attributions des taches et non l’apparence.

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Café-philo du 14 novembre 2007 au Café des Arts à Poitiers

14 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. À quoi servent les élites ? [4]
  2. L’argent permet-il de tout acheter ? [7] sujet débattu
  3. L’argent permet-il de tout vendre ? [2]
  4. Quel goût a l’effort ? [2]
  5. Peut-on se passer du quotidien ? [4]
  6. Faut-il un début à tout ? [4]
  7. Qui aime le contact humain ? [2]
  8. C’est quoi l’argent ? [3]
  9. Est-ce que l’argent tri ? [3]

– On peut, peut-être, répondre oui à cette question mais en apportant immédiatement la précision suivante ; oui, mais dans un système donné. Autrement dit, le système libéral capitaliste qui privilégie le développement des relations marchandes, par le biais desquelles tout serait commercialisable.
– Il n’y a pas, dans l’idée de tout acheter, l’idée unique de tout posséder. On peut en effet acheter un bien et donc accumuler de la propriété, mais aussi acheter un service. L’un est possession et l’autre usufruit.
– Le malheur et le bonheur sont ils les limites de l’argent ?
– L’argent a-t-il une valeur intrinsèque et quelle est sa valeur ?
– L’argent constitue un des leviers du pouvoir, mais l’inverse et le contraire ne semblent pas systématiquement vrai : le pouvoir ne donne pas toujours accès à l’argent et il n’a pas systématiquement besoin de l’argent pour s’exercer.
– La proposition sous-jacente de ce thème est : l’argent peut il tout corrompre ?
– Le seul pouvoir vrai de l’argent, c’est le pouvoir d’acheter. C’est un moyen. Il est donc évident que plus on en possède, plus on peut acheter ; au moins théoriquement. Encore faut-il que tout ce que l’on veut acheter soit à vendre ! Et la question est justement là : peut on acheter ce qui n’est pas à vendre, c’est-à-dire ; l’argent est il si puissant qu’il puisse mettre sur le marché, ce qui a priori n’est pas à vendre ?
– Il y a des objets qui ne sont pas vendables : les sentiments, l’immortalité,… mais on peut, en revanche vendre l’illusion des sentiments, de l’immortalité. Certains thuriféraires n’hésitent pas à vendre des parcelles de lune, quand d’autres se contentent de « refourguer » la vie éternelle, ou encore d’autres illusionnistes prévoient l’avenir aussi facilement qu’ils organisent un défilé de mode !
– On ne peut pas acheter ce qui relève du bien public, puisqu’il appartient à la collectivité, mais on peut acheter les services qu’il rend. On ne peut non plus acquérir ce que la morale réprouve.
– Par un effet de perversion, le bien public, c’est-à-dire le bien collectif devient la propriété de l’État qui s’autorise à le privatiser. Une fois encore, c’est bien le système politico-économique qui détermine les limites de ce qui est vendable et de ce qui ne l’est pas. C’est également l’État qui édicte les règles éthiques qui structurent entre autre, les rapports commerciaux. On peut repérer les enjeux actuelles autours des questions génétiques (manipulations d’embryons, mères porteuses, clonage,..) dont on peut entrevoir les retombées médicales mais aussi économiques. Ainsi, dans le cadre du marché, l’argent a un pouvoir régulé par les règles qui sont édictées par les états, de façon de plus en plus coordonnée. On peut dire que c’est le pouvoir objectif ou rationnel ou limité ou encore officiel de l’argent. Mais l’argent n’a pas qu’une valeur fiduciaire, c’est-à-dire qui ne vaudrait que la somme qu’on lui assigne et qui figure sur le billet ou sur la pièce. Il a aussi une valeur symbolique. La valeur de l’argent est symbolique en ce qu’elle représente, pour chacun et de manière différente, un moyen d’accéder au bonheur par sa capacité à répondre à un désir, c’est-à-dire à combler un manque (Ce point de vue ne résout d’ailleurs pas la question de la conscience ou non du sens de notre transaction). Il y a un écart entre la valeur objectivée de la chose et celle que chacun lui accorde. Ainsi, lorsque l’on dit de certaines choses qu’elles n’ont pas de prix, que cherche-t-on à signifier ? Peut-être que d’une part, nous n’avons pas pu objectivement calculer le coût de la chose en question et qu’elle est donc inestimable. Mais en cela, la recherche de rationalité permet toujours de trouver une solution pour fixer un prix. Ne peut-on pas, par exemple, légiférer sur le prix de la vie humaine. On peut également laisser au marché, le soin de fixer son propre prix, dans un cadre officiel ; ce sont les enchères. On entre alors, même si la forme des transactions est garantie par certaines règles, dans le règne de l’intersubjectivité (voir le prix des œuvres d’art). « Ce que représente cette chose pour moi, m’incite à payer tel prix, que je propose à l’achat. Ce que représente cette chose pour moi, m’incite à en demander tel prix. Avec cette somme, je pourrais me payer telle autre chose qui représente plus que ce que je vends ». Laissons tomber les formes officielles des enchères pour entrer dans le monde parfois sordide de la transaction non réglementée, sauvage, directe, entre acheteur et vendeur (ou consommateur). Tout devient achetable/vendable (ou consommable), à partir de moment où se retrouvent en présence deux subjectivités qui arrivent à se mettre d’accord sur le prix de l’objet de la transaction, prix estimé à l’aune de ce que cela représente pour chacun d’entre elles, pour accéder au bonheur, au plaisir, à la jouissance. Car en fait, tout Homme ne cherche rien d’autre que d’accéder au bonheur. Pour chacun d’entre nous, le bonheur prendra des formes diverses certes, mais notre conception du bonheur ne saurait être totalement indifférente aux conditions de vie dans lesquelles nous vivons. Il paraît ainsi assez naturel que, dans un contexte de société où la propriété et la consommation sont les guides suprêmes, nos représentations individuelles du bonheur aillent également dans cette direction.
– L’argent ne fait pas le bonheur car il faut avant tout avoir une disposition d’esprit au bonheur pour pouvoir utiliser son argent dans le sens de la construction de son bonheur.
– L’argent, en soi, n’a pas de valeur intrinsèque ; c’est une illusion. Il n’a de valeur que par ce qu’il permet d’accéder à un objet, représentation subjective du bonheur. Toute transaction financière devient alors une transaction pour le bonheur.
– L’argent peut parfois jouer un rôle de tiers apaisant dans les rapports interpersonnels. Par exemple, lorsqu’une personne chère est tuée dans un accident, l’intervention de la justice puis l’intervention d’un dédommagement peut permettre, aussi cynique que cela soit, d’éviter le face à face entre coupable et victime. L’argent devient un tiers pacificateur. Mais ceci reste, plus que jamais, vrai dans une société donnée.
– Si tout s’achète, alors tout se vend ; toute relation devient objet de transaction.
– Même si nous évoluons dans une société marchande, il y a beaucoup d’actes gratuits. Cela semble être une saine réaction face à la mercantilisassions des rapports inter personnels : peut être même une réaction de survie qui permettrait de redimensionner de manière plus fondamentale les relations humaines.
– Pourquoi paye t’on les psychothérapeutes ?
– Pour qu’ils vivent, pour que cela fasse tiers entre le patient et le thérapeute, pour que cela coûte au patient ; réellement et symboliquement.
– C’est une spécificité humaine d’acheter et de vendre, c’est-à-dire de faire des transactions pour obtenir quelque chose. L’argent constitue ainsi un tiers médiateur dans l’interaction. Mais il y a quelque chose à la limite de l’humain, à considérer que tout serait monnayable. Ainsi, si tout s’achète, quelle est la place des sentiments, des émotions ?
– L’argent fait passer les rapports interpersonnels d’une dimension relationnelle à une dimension transactionnelle. C’est le règne de l’homo economicus.
– Même dans les sociétés premières où l’argent n’avait pas « droit de cité », les rapports de dominations étaient présents. Quelle est la place du don et du contre don dans les rapports entre les personnes ?

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Café-philo du 7 novembre 2007 au Café des Arts à Poitiers

21 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Tout est-il politique ou tout est il sexuel ? [8]
  2. Qu’est ce qu’un sujet ? [3]
  3. Est-il nécessaire d’être informé ? [4
  4. Les Français n’aiment pas les inégalités, mais aiment les privilèges ? [9]
  5. Pourquoi Aline a les ongles longs ? [6]
  6. Comment apprendre à vivre ? [11] sujet débattu
  7. Doit-on trouver une explication à tout ? [10]
  8. L’histoire a-t-elle une fin ? [4]

– Qu’est-ce que vivre, a-t-on un idéal de vivre et comment cet idéal résiste t-il aux tensions de la vie ? Dans cet enfer physique, biologique, social de la vie, peut on acquérir une sorte de machiavélisme qui nous permet de rendre coup pour coup ?
– Vivre renvoie à la question du bonheur : peut on apprendre à être heureux ? peut on acquérir une sagesse suffisante qui nous conduise au bonheur ?
– Savoir vivre, c’est être dans un état d’autosatisfaction, ce qui renvoie à l’innocence de la vie, position originelle de l’existence (voire inné).
– La question n’a pas de sens, si on n’en reste à la dimension biologique.
– Si on doit apprendre à vivre, c’est que l’on ne sait pas ! Mais pourtant, quand on naît, on sait vivre. Après, ce que l’on apprend, c’est une adaptation au monde. Nous avons alors à apprendre à vivre parce que l’Homme est un animal social. Il doit donc s’adapter à son environnement par l’apprentissage de codes sociaux mais aussi de valeurs, de pratiques, de techniques, etc. Ce processus est également indispensable car, contrairement à la fourmi, à l’abeille et autres termites, qui sont également des animaux sociaux, les structures d’adaptation ne sont pas finalisées chez l’homme. Ainsi, non seulement l’homme peut il apprendre (cf la plasticité de son cerveau qui renvoie à la dimension biologique) mais il doit apprendre car cela constitue un impératif de vie : ni son destin, ni son affectation sociale ne sont déterminés. Ce qui est inné chez l’Homme, ce sont les structures qui le (pré ?)-disposent à exister en tant qu’Homme : intelligence, conscience, marche bipède, la pince pouce/index, etc. Le reste, comme disait l’Autre, c’est de l’intendance. Ainsi, notre rapport au monde se construit aux travers des différentes acquisitions que nous faisons, chemin faisant, à la fois possibles et nécessaires, contrairement à la ci-devant termite qui est, dès son éclosion, immédiatement prête à vivre, telle qu’elle est programmée biologiquement. L’inné relève de données structurelles et l’acquis, de mécanismes fonctionnels. Mais ceci ne résout pas la question du SOI, des choix, de l’autonomie et de la liberté, des déterminismes…
– Apprendre à vivre c’est entrer en résistance. Ou entrer en harmonie.
– Vivre, c’est exister dans la difficulté. La vie est une succession d’efforts. On apprend moins dans la facilité que dans l’adversité. Pourtant, on peut vivre heureux dans la facilité.
– Il y a souvent un présupposé que la vie est difficile, ce qui n’est pas sur.
– Quelles sont les conditions qui font que le quotidien est facile à vivre ? Notre rapport à la vie est un rapport de frustrations permanentes, de renoncements, notamment du fait de la présence des autres. Toute vie en société impose des contraintes qui sont souvent autant de renoncements de tout ou partie de nos idéaux.
– « L’enfer c’est les autres », mais si l‘enfer c’est les autres, alors, ne sommes nous pas, nous-mêmes, un petit bout d’enfer… pour les autres ! Cela ne revient-il pas à dire que l’enfer c’est nous-mêmes ?
– « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard ». – On respire, donc on vit : c’est naturelle. – On ne peut peut-être pas apprendre à vivre mais on peut apprendre à survivre.
– On ne peut commencer à vivre que quand on a contenté ses besoins primaires (cf MASLOW).
– Vivre, ce n’est pas seulement vivre pour soi mais aussi pour les autres.
– Vivre, c’est continuer d’exister dans la pensée des autres.
– Vivre, c’est accepter le mouvement. En physique, tout frottement produit de l’énergie qui produit de la chaleur. Pour qu’il y ait vie, il faut qu’il y ait frottement !!!
– On pourrait avancer que vivre, c’est à la fois être et exister. Être, c’est-à-dire naître, sans que nous n’y puissions rien ; recevoir le cadeau de vivre, indépendamment de notre volonté. Certains considèrent cependant (cf F DOLTO) que si chacun d’entre nous vit, c’est qu’il l’a choisi et voulu. Il est pourtant difficile de savoir comment et à partir de quand s’exprimeraient ce désir et cette volonté de vivre, au sens de naître donc d’être ! Notre essence se confond avec notre nature et nous surplombe, nous dépasse par la volonté des autres (nos parents biologiques) de nous donner la vie. Ainsi, tout ce qui se passe avant notre naissance (mais à quel moment naissons nous vraiment ?!) ne nous appartiendrait il pas, c’est nous qui lui appartenons. Mais il ne suffit pas d’être pour vivre, encore faut-il exister. Exister, c’est construire un rapport au monde, sensible, intellectuel, spirituel, éthique,… qui nous aide à oublier le tragique de la vie : la mort. Exister, c’est à la fois accepter de mourir, donc renoncer à la vie, sous entendu éternelle, tout en la parcourant à la recherche d’un équilibre interne (Eros/Thanatos) et externe, c’est-à-dire social (frustration, renoncement/satisfaction, harmonie).
– Aucun maître ne peut nous enseigner la vie. On apprend à vivre grâce aux autres mais cela reste une expérience personnelle. D’ailleurs, ne dit on pas de ses propres expériences : c’est du vécu ! C’est un rapport personnel à l’existence. Si on n’avait pas conscience de la mort, la vie serait insupportable.
– Quel est le sens collectif de la vie ?
– Vivre dans l’astérité, n’est-ce pas renoncer à la vie ? cf les chartreux.
– Il n’y a pas de norme de la vie bonne. Pourtant, nous vivons dans une société de frustration et d’accumulation qui constitue une sorte de modèle. C’est en référence à ce modèle que naissent la plupart des frustrations. Il n’est pas sur qu’à l’âge de pierre, il n’y ait pas eu autant de frustrations mais en regard d’un référentiel différent.
– A-t-on un SOI véritable, n’est-ce pas justement la synthèse que l’on fait de nos expériences ?
– On vie en conformité avec son environnement mais en cherchant à en faire une synthèse singulière. Nous ne sommes que de l’acquis.
– Existe t-il de purs actes de volonté ; de purs choix ? Finalement, ne sommes nous pas toujours agit ? Ne sommes nous pas toujours dans le conformisme de notre éducation, des normes sociales, de nos intérêts ?
– Je ne suis pas que le produit de mon histoire, j’en suis aussi le producteur. Exister, c’est d’abord être au monde et donc être le produit de certains déterminismes (biologique, culturel, physique,…). Mais, parce que chaque individu à le pouvoir et la nécessité de se construire pour pouvoir exister, il va se produire, en tant que personne, dans une expérience originale et entretenir un rapport singulier au monde : soumission, opposition, interrogation,… et donc par sa (ré)-action, idéelle et matérielle, influencer le monde, individuellement ou collectivement. Et puis, dans ce rapport de produit/producteur, il y a le hasard qui intervient, là où on ne l’attend pas !!!
– Se suicide t-on parce que l’on n’a pas la sensation d’exister ou parce que l’existence est devenue insupportable ?
– Comment sait on qu’on a vécu ?
– L’espérance est un risque à courir.

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Café-philo du 31 octobre 2007 au Café des Arts à Poitiers

11 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Sommes-nous responsable, d’être ce que nous sommes ? [9] sujet débattu
  2. Le respect de la différence de l’autre dans la société [6]
  3. Le langage rassemble-t-il ou particulariste-t-il l’homme ? [7]
  4. Le progrès va-t-il dans le bon sens ? [4]
  5. Peut-on tout tolérer ? [5]

Sommes-nous responsables d’être ce que nous sommes.
– Dans la multitude des êtres humains nous observons des différences importantes. Dans quelles mesures sommes nous des acteurs de ces différences ?
– Faut-il entendre ce « nous » en tant qu’espèce ou bien la question s’adresse t-elle à « je » en tant que personne, autrement dit chacun de nous ? Car ce que nous sommes en tant que personne, n’influence pas forcément ce que nous sommes en tant qu’espèce.
– Sommes nous responsables d’exister en tant qu’Homme, c’est à dire en tant qu’espèce, ou en tant que personne ?
– Qu’est qui est du domaine de l’inné, de l’éducation, de la mise en œuvre personnelle de notre construction ?
– Du déterminisme génétique au déterminisme social, sur quoi agissons nous pour construire notre histoire ? Quels choix a-t-on réellement ?
– Déterminisme et déterminants sont-ils équivalents et peut on réellement parler de déterminisme ? Le déterminisme implique qu’à une situation de départ « A » correspondra toujours une situation terminale « B », dans un environnement identique.
– Quel place le hasard (ou la providence) occupe t-il dans l’administration de notre existence ?
– L’Homme est constitué de multiples dimensions : biologique, sociale, affective, intellectuelle,…mais est-il UN ?
– Quelle (s) responsabilité (s) avons-nous dans les choix que nous exerçons ? Qu’est-ce que la responsabilité ? Il y a des choix qui ne dépendent pas de nous. Mais, lorsque nous choisissons, sommes nous libres de nos choix, ou ceux-ci nous sont-ils dictés.
– Par qui ces choix sont-ils dictés ? Quelle est la main invisible qui nous place où nous sommes et dont nous ne serions que les instruments ? dieu, la société, la nature humaine… ?
– Choisir, c’est juger. La responsabilité, c’est la liberté de faire des choix.
– La liberté de faire des choix n’existe pas. Ce n’est qu’un alibi pour trouver des responsables. Comment peut on établir cette part de responsabilité, à part dans un cadre juridique ?
– Avoir son libre arbitre, n’implique pas que nous fassions les bons choix.
– Si nous ne sommes pas responsables, alors notre vie se rapproche de celle des animaux.
– Notre responsabilité s’exerce par la raison qui permet la prise de conscience des déterminismes auxquels nous sommes inféodés. Mais si cette prise de conscience est une étape nécessaire, elle ne suffit pas, à elle seule, à maîtriser ces déterminismes.
– On ne peut pas être responsable d’être car notre être constitue notre essence (notre nature ?) et celle-ci nous précède en tant qu’individu et en tant qu’homme. C’est cette essence qui nous fait advenir en tant qu’Homme. En revanche, notre nature nous permet peut-être partiellement, d’être responsable de notre existence, c’est-à-dire de notre vie. Ainsi, avons-nous éventuellement la responsabilité de mettre fin à notre existence par le suicide, mais ne savons nous pas ce que notre être devient : paradis, réincarnation, poussières,…
– Il n’y a pas plus de destin social que de divine Destinée
– Il y a des contingences sociales qui s’exercent comme une pression sur nous-mêmes.
– L’homme est dans une tension au monde. Quelque soit le moment où nous arrivons dans le monde, nous arrivons dans un monde structuré, organisé et en mouvement. Nous posons le pied dans un réel déterminé et donc déterminant. Mais si ce réel s’impose à nous d’emblée, ce n’est pas pour autant que nous ne portons pas sur ce réel un regard différend, une sensibilité singulière, une compréhension particulière. Chacun d’entre nous produit sa propre intelligence du monde, sa propre sensibilité au monde et construit sa propre réalité du monde, à la fois parce que le réel ne se donne pas à voir dans son objectivité, c’est-à-dire son immuable totalité, donc ne s’impose pas identiquement à chacun, mais aussi parce les hommes, en développant leur être, développe leur autonomie par rapport au monde, c’est-à-dire leur capacité à se le représenter différemment. La réalité c’est le réel fantasmé.
– On est le produit individuel de notre culture autant que nous en sommes les artisans collectifs. C’est-à-dire qu’il y aurait, au moins, une responsabilité collective à agir sur le monde
– Plus le monde est complexe et moins nous avons de maîtrise sur lui.
– Lorsque l’on accepte ce qui se produit, on est plus à l’aise pour vivre. L’acceptation de soi nous libère de notre toute puissance puérile. Elle nous permet de prendre acte que nous sommes imparfaits et mortels et donc que nous pouvons apprendre et vivre. Si nous ne sommes ni à l’image du père, ni à l’image de dieu, alors nous pouvons agir et nous tromper.
– Les pédophiles sont-ils responsables de leurs actes. Ne sont-ils pas eux-mêmes victimes de ce qu’ils ont subi ?
– Tous les enfants violés deviennent pédophiles. ….
– Tous les pédophiles sont des enfants violés. ….
– Ca, pour la vision déterministe, mais pour une vision de la responsabilité :
– Tous les enfants violés ne deviennent pas pédophiles. …
– Tous les pédophiles ne sont pas des enfants violés. ….
– Qu’est-ce qui nous pousse à prendre des décisions ? – D’où cela vient que certains font ce qu’ils font – pervers ou créatifs

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Café-philo du 24 octobre 2007 au Café des Arts à Poitiers

16 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Qu’est ce que l’intelligence ? [1]
  2. Dans quelle mesure la nature s’oppose-t-elle à la culture ? [5]
  3. Le travail doit-il être une passion ? [6]
  4. Pourquoi êtes-vous là ? [9] sujet débattu
  5. L’intelligence est elle une question de nature ou de culture ? [4]
  6. Peut-on se passer du quotidien ? [3]
  7. Quel goût a l’effort ? [2/15]

– Qu’est-ce qui motive ces rencontres à parler de choses qui n’ont pas de fin ? Pourquoi parler de philosophie ?
– Peut on comprendre la question de manière très générale ? Pourquoi est on sur terre, ou pourquoi est on vivant ?
– Est-ce que la question doit se comprendre en terme de causalité : pour quelles raisons sommes nous là ; ou en terme de perspective : pour quoi faire sommes nous là ?
– Ceci est un vrai sujet de philosophie car il est soumis à plusieurs acceptions.
– Pour être ensemble. C’est une question de sens ; car c’est l’humain qui est intéressant pour certains mais également parce que c’est un moyen pour ne pas être seul (causalité).
– On est là parce que l’on est vivant et que l’on exprime ainsi notre nature grégaire ; mais on est également là pour répondre à un désir ou à un intérêt personnel ; quand bien même tout cela se met il en place par hasard. Dans ce contexte, on est là pour oublier que l’on va mourir.
– Est-ce bien sur que ceci soit une vraie question de philosophie, car toutes ces évocations semblent davantage relever de la psychologie tant elles mettent chacun en scène dans son parcours et ne semblent pas relever d’une forme d’universalité. Le sujet peut être philosophique mais traiter d’un point de vue psychologique. – « Je réfléchis pas, je dis ce que je pense ».
– C’est un lieu de réflexion commune. – On est là pour échanger des idées ; ce que nous n’avons pas pu faire dans le reste de la semaine !
– Ce sont les règles de fonctionnement qui sont importantes et qui renvoient à la dimension philosophique. Ceux qui n’adhèrent pas aux règles s’excluent d’eux-mêmes.
– Tout sujet peut être traité de façon philosophique. Les règles qui déterminent un cadre ne peuvent à elles seules définir la dimension philosophique de la réflexion. Ainsi, il y aurait une manière particulière de traiter philosophiquement un sujet : quelle est elle ? Qu’elle est la nature de cette réflexion ?
– Psychologie ou philosophie ou sociologie, on parle toujours de soi.
– Le café philo est un moment de partage, d’apports, de convivialité, des respects des règles, de démocratie. La philia, c’est le lien et l’amitié.
– On est encore sur une définition de la forme et non du fond. Il semble qu’une équipe de rugby puisse répondre à cette définition.
– Non, car l’équipe de rugby n’a pas de discours.
– C’est à voir !!
– Le café philo permet de penser en commun, indépendamment des affects.
– Ce qui nous (ré) unis, c’est l’appétit.
– Nous sommes en relation.
– Nous sommes des penseurs pendant 2 heures.
– Nous sommes venus par choix, sans obligations.
– Ici nous sommes devenus de grands auteurs car nous pensons par nous-mêmes, sans références aux grands auteurs.
– La philo, c’est la science de la parole, autrement dit ce qui constitue le lien social.
– Il n’y a pas d’antagonisme à parler de l’histoire des hommes, c’est-à-dire de psychologie ( ?!) et de l’histoire de l’Homme qui serait alors philosophie ( ?!).
– Il y a bien sur un lien entre l’universel et le particulier mais la philosophie me semble avoir à dire quelque chose de l’universel alors que la psychologie nous dit quelque chose de l’individuel. De plus, chacune de ces disciplines sont spécifiques car l’universel n’est pas la somme des particuliers et inversement. Il n’y a pas antagonisme mais continuité de l’un à l’autre : cf ipséité. Mais, pour autant, ce n’est pas la même chose. Il peut être utile, tout en reconnaissant que lorsque l’on prend la parole, on convoque différentes dimensions de soi, de savoir dans quel champ disciplinaire on se situe. Cette clarification peut éviter la confusion des genres.
– Les règles qui président à ce cercle ne sont pas des règles de la philosophie mais de la bienséance que l’on peut retrouver dans d’autres environnements non philosophiques.
– La philosophie n’a pas d’objet, la psychologie en a un.
– Existe-t-il un savoir philosophique ? si oui, on vient au café philo, indépendamment des personnes et des sujets à traiter et mêmes des règles ; si l’on vient pour rencontrer des personnes et faire du lien, peu importe que l’on philosophe ou pas ; l’important c’est d’être ensemble,dans des règles de convivialité.
– Pourquoi serait-ce péjoratif de dire que l’on fait de la psychologie ?
– La philosophie n’est pas un discours mais une manière de vivre.
– Dire que la philosophie est une discipline est une vision scolaire qui tend à saucissonner des matières. C’est une manière d’être. On peut parler de tout sans aucune connaissance. Il n’y a pas de paroles qui valent plus que les autres. Si il y avait une discipline philosophique, alors le premier homme à avoir fait de la philosophie n’aurait pas pu être considéré comme un philosophe. Car personne ne pourrait le légitimer dans ce statut.
– Il y a ici, me semble t-il une confusion. Le fait de dire qu’il y a une discipline philosophique n’implique pas que ce champ existe a priori, mais à l’instar de nombreuses matières il se construit et/ou s’identifie « en marchant ». Ainsi, nous pourrions dire du premier « philosophe », qu’il était le premier philosophe, a posteriori, une fois la discipline constituée. C’est le drame de jésus… La philosophie ne traite pas de la physique mais du méta physique. La physique et toutes les matières qui relèvent de la science du matériel, préexistent à l’Homme et indépendamment de lui. Il a seulement à les identifier et à les organiser. La philosophie n’est pas une science et ne relève pas du matériel mais de l’idéal. Elle n’existe que par l’Homme puisque c’est lui-même qui en constitue l’objet central. C’est pour cela qu’elle doit se construire dans une recherche d’universalité, faute de quoi, elle ne relève que de l’individualité.
– La philosophie se retrouve dans les actes et pas seulement dans le discours
– Le respect des règles du café philo, c’est autant le respect de l’expression des idées de l’autre que de l’autre lui-même.
– On a pas besoin d’être en amitié avec les participants du café philo. Même dans l’hostilité des personnes, le dialogue reste possible dans le respect du cadre.

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Café-philo des Trois-Cités du 19 octobre 2007 au CSC du Clos Gaultier à Poitiers

7 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. La violence peut-elle être juste ? [6] sujet débattu
  2. Le travail sur le mandala « Image peinte, groupe de figures géométriques (cercles et carrés principalement » illustrant symboliquement, dans le bouddhisme du Grand Véhicule et le tantrisme, un aspect du monde physique en relation mystique avec le divin) peut-il canaliser la violence ? [0]
  3. A-t-on le choix de son destin ? [4]
  4. Les hommes sont-il méchants naturellement ? [3]
  5. Va-t-on s’en sortir ? [2]

– Qu’est-ce que la violence ? Y a-t-il une différence entre la violence et l’agressivité ? Violence individuelle et violence collective ont-elles le même statut ?
– Il est nécessaire d’identifier les différentes déclinaisons de la violence, afin que l’on puisse repérer qu’un acte de violence brutale est parfois la réponse à une oppression plus insidieuse : cf les manifestations urbaines de 2005.
– La violence peut être tournée contre soi même.
– La violence peut être physique, verbale, muette même, morale, mais aussi symbolique. La violence symbolique trouve sa légitimité dans l’organisation et le maintien d’un ordre social qui lui-même n’est pas forcément légitime ou légal. Cette violence doit s’inscrire dans un cadre licite, faute de quoi elle perd son statut de symbolique. La violence symbolique s’inscrit dans un large processus de normalisation (éducation, socialisation), et de ce point de vue, ne constitue pas une rupture du lien social, au contraire de la violence brutale (répression) mais en garantit son maintien, sa continuité et éventuellement son évolution.
– L’agressivité peut être comprise comme une pulsion dynamique qui va mobiliser de l’énergie pour atteindre un objectif. La violence s’inscrit éventuellement dans cette continuité mais la maîtrise échappe à son auteur et a pour conséquence une rupture du lien social. Paradoxalement, l’origine de la justice se trouve justement dans la violence. La société initiale est une société sans justice où règne la violence au travers de la loi du plus fort. Pour que cesse ce cercle vicieux, il faut que s’impose une violence supérieure, c’est-à-dire « l’ultime violence » (R GIRARD) qui empêche la violence en instaurant la justice, mais aussi la police. Car sans la force, la justice n’est rien ; ou plutôt elle n’est qu’un vœu pieux, attaquée de toute part par l’Homme qui est en quête permanente de pouvoir. Ainsi, s’existerait-il une juste violence, justifiée par la violence originelle (cause) et en tant qu’elle instaure une forme de loi qui a-juste les rapports sociaux (effet).
– Pour M WEBER, l’Etat a le monopole de la violence légitime. Il existe donc une violence instituée ou légale dont on peut penser qu’elle a pour objectif l’union de la Nation et donc sont uniformisation (ou sa normalisation), la recherche d’une organisation au travers d’une cohérence interne.
– Qu’est-ce que la juste violence ?
– Ce qui est juste est-il légitime ou y a-t-il besoin d’une légitimité pour être juste ?
– La violence, à défaut d’être juste, pourrait cependant être au moins justifiée ; c’est-à-dire qu’elle peut constituer une réponse à une agression, allant même jusqu’à devenir vital. C’est, par exemple, la légitime défense. Néanmoins, cette violence justifiée en tant que réponse à l’agression, ne constitue pas pour autant une réponse juste en soi. Car la justice (justesse ?) d’un acte ne s’exprime pas dans l’absolu. Elle se « mesure » par rapport à un référentiel ; par exemple, des valeurs.
– La lutte armée religieuse ou politique est juste, au nom de la religion ou de la politique.
– La violence est une expression particulière à laquelle on a recours lorsque l’on ne peut plus faire appel à une communication normalisée. C’est éventuellement une recherche pour faire sa place.
– A moins que la violence ne relève d’un archaïsme que l’on ne peut refouler !
– Il y a, aujourd’hui, plus de violence dans le monde du travail, qu’il n’y en avait il y a 20 ans.
– La violence dans le travail vient de ce que l’on est passé d’une autorité des rapports hiérarchiques à un autoritarisme dans ces mêmes rapports.
– Pourquoi respecte t-on la loi ? Peut-être parce qu’on a peur de l’autorité, c’est-à-dire de la force, ou encore parce qu’on adhère aux valeurs sous tendues par cette loi.
– Ainsi, l’autorité peut elle être « le masque cachée de la violence » ; c’est donc dans la peur que s’instaure le respect de la règle, ce qui constitue finalement un retour à la situation originelle.
– Ou bien, est-ce par le biais de notre éducation/socialisation que nous intégrons les valeurs qui nous font respecter la loi. N’est on pas alors dans l’exercice d’une violence symbolique, et pourtant nécessaire, d’un pouvoir dominant à l’égard des autres.
– Toute opposition (imposition) est une violence
– Il ne faut pas voler, mais la pire des injustices résulte de l’inégale répartition des biens.
– On ne demande pas à l’entreprise d’être moral mais de produire et gagner de l’argent dans le respect de la légalité. C’est au pouvoir politique de réguler et de garantir la bonne moralité des chefs d’entreprise par la loi.
– L’injustice vient de l’inégalité mais l’inégalité est consubstantielle à la nature humaine.
– Il y a des inégalités qui sont des injustices.
– La violence est juste lorsqu’elle cherche à mettre les biens en commun.
– La juste violence est celle qui produit un ordre social juste, c’est-à-dire égalitaire.
– Une juste violence est une violence qui améliore la justice sociale.
– Une juste violence est celle qui institue de l’égalité entre les rapports de force
– Un monde sans violence nécessite la bonté de l’homme. Au-delà même, un ensemble de vertus qui ne sont que génériques mais dont peu de gens ne dispose en réalité.
– Le but de la vie n’est pas de s’enrichir mais de vivre mieux.
– Chacun devrait être reconnu dans ce qu’il fait et dans ce qu’il est.
– Chacun finit par être à sa place là ou il est arrivé. Il n’est pas sur qu’il existe une destinée sociale qui organiserait la société selon une planification équilibrée.
– Ne pas obéir à certaines lois est une résistance qui peut être justifiée, si elle n’est pas brutale.

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