Café-philo du 31 octobre 2007 au Café des Arts à Poitiers

11 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Sommes-nous responsable, d’être ce que nous sommes ? [9] sujet débattu
  2. Le respect de la différence de l’autre dans la société [6]
  3. Le langage rassemble-t-il ou particulariste-t-il l’homme ? [7]
  4. Le progrès va-t-il dans le bon sens ? [4]
  5. Peut-on tout tolérer ? [5]

Sommes-nous responsables d’être ce que nous sommes.
– Dans la multitude des êtres humains nous observons des différences importantes. Dans quelles mesures sommes nous des acteurs de ces différences ?
– Faut-il entendre ce « nous » en tant qu’espèce ou bien la question s’adresse t-elle à « je » en tant que personne, autrement dit chacun de nous ? Car ce que nous sommes en tant que personne, n’influence pas forcément ce que nous sommes en tant qu’espèce.
– Sommes nous responsables d’exister en tant qu’Homme, c’est à dire en tant qu’espèce, ou en tant que personne ?
– Qu’est qui est du domaine de l’inné, de l’éducation, de la mise en œuvre personnelle de notre construction ?
– Du déterminisme génétique au déterminisme social, sur quoi agissons nous pour construire notre histoire ? Quels choix a-t-on réellement ?
– Déterminisme et déterminants sont-ils équivalents et peut on réellement parler de déterminisme ? Le déterminisme implique qu’à une situation de départ « A » correspondra toujours une situation terminale « B », dans un environnement identique.
– Quel place le hasard (ou la providence) occupe t-il dans l’administration de notre existence ?
– L’Homme est constitué de multiples dimensions : biologique, sociale, affective, intellectuelle,…mais est-il UN ?
– Quelle (s) responsabilité (s) avons-nous dans les choix que nous exerçons ? Qu’est-ce que la responsabilité ? Il y a des choix qui ne dépendent pas de nous. Mais, lorsque nous choisissons, sommes nous libres de nos choix, ou ceux-ci nous sont-ils dictés.
– Par qui ces choix sont-ils dictés ? Quelle est la main invisible qui nous place où nous sommes et dont nous ne serions que les instruments ? dieu, la société, la nature humaine… ?
– Choisir, c’est juger. La responsabilité, c’est la liberté de faire des choix.
– La liberté de faire des choix n’existe pas. Ce n’est qu’un alibi pour trouver des responsables. Comment peut on établir cette part de responsabilité, à part dans un cadre juridique ?
– Avoir son libre arbitre, n’implique pas que nous fassions les bons choix.
– Si nous ne sommes pas responsables, alors notre vie se rapproche de celle des animaux.
– Notre responsabilité s’exerce par la raison qui permet la prise de conscience des déterminismes auxquels nous sommes inféodés. Mais si cette prise de conscience est une étape nécessaire, elle ne suffit pas, à elle seule, à maîtriser ces déterminismes.
– On ne peut pas être responsable d’être car notre être constitue notre essence (notre nature ?) et celle-ci nous précède en tant qu’individu et en tant qu’homme. C’est cette essence qui nous fait advenir en tant qu’Homme. En revanche, notre nature nous permet peut-être partiellement, d’être responsable de notre existence, c’est-à-dire de notre vie. Ainsi, avons-nous éventuellement la responsabilité de mettre fin à notre existence par le suicide, mais ne savons nous pas ce que notre être devient : paradis, réincarnation, poussières,…
– Il n’y a pas plus de destin social que de divine Destinée
– Il y a des contingences sociales qui s’exercent comme une pression sur nous-mêmes.
– L’homme est dans une tension au monde. Quelque soit le moment où nous arrivons dans le monde, nous arrivons dans un monde structuré, organisé et en mouvement. Nous posons le pied dans un réel déterminé et donc déterminant. Mais si ce réel s’impose à nous d’emblée, ce n’est pas pour autant que nous ne portons pas sur ce réel un regard différend, une sensibilité singulière, une compréhension particulière. Chacun d’entre nous produit sa propre intelligence du monde, sa propre sensibilité au monde et construit sa propre réalité du monde, à la fois parce que le réel ne se donne pas à voir dans son objectivité, c’est-à-dire son immuable totalité, donc ne s’impose pas identiquement à chacun, mais aussi parce les hommes, en développant leur être, développe leur autonomie par rapport au monde, c’est-à-dire leur capacité à se le représenter différemment. La réalité c’est le réel fantasmé.
– On est le produit individuel de notre culture autant que nous en sommes les artisans collectifs. C’est-à-dire qu’il y aurait, au moins, une responsabilité collective à agir sur le monde
– Plus le monde est complexe et moins nous avons de maîtrise sur lui.
– Lorsque l’on accepte ce qui se produit, on est plus à l’aise pour vivre. L’acceptation de soi nous libère de notre toute puissance puérile. Elle nous permet de prendre acte que nous sommes imparfaits et mortels et donc que nous pouvons apprendre et vivre. Si nous ne sommes ni à l’image du père, ni à l’image de dieu, alors nous pouvons agir et nous tromper.
– Les pédophiles sont-ils responsables de leurs actes. Ne sont-ils pas eux-mêmes victimes de ce qu’ils ont subi ?
– Tous les enfants violés deviennent pédophiles. ….
– Tous les pédophiles sont des enfants violés. ….
– Ca, pour la vision déterministe, mais pour une vision de la responsabilité :
– Tous les enfants violés ne deviennent pas pédophiles. …
– Tous les pédophiles ne sont pas des enfants violés. ….
– Qu’est-ce qui nous pousse à prendre des décisions ? – D’où cela vient que certains font ce qu’ils font – pervers ou créatifs

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