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Café-philo du 28 mai 2008 au Café des Arts à Poitiers

10 personnes présentes.

Sujets proposés :

  • L’échange est il la solution ? [2]
  • A-t-on perdu toute naïveté ? [5]/[5] sujet débattu
  • Quel est le moteur du système ? [5]/[4]
  • La femme est elle plus intelligente que l’homme ? [3]

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Café-philo du 21 mai 2008 au Café des Arts à Poitiers

14 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Est il nécessaire d’être poli pour vivre en société ? [6]
  2. Un adulte doit il faire preuve de maturité ? [8]/[7] sujet débattu
  3. Qu’est ce qu’être normal ? [8]/[4]
  4. Faut il-nourrir le processus de création pour rester vivant ? [5]
  5. Comment se relever quand on tombe amoureux ? [4]
  6. Les médias privatisent-ils le contact ? [3]
  7. Qu’est ce que l’art ? [3]
  8. À quoi ça sert de débattre ? [7]

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Café-philo du 14 mai 2008 au Café des Arts à Poitiers

14 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Les personnes du café-philo sont-elles réfractaires au changement ? [8]
  2. Le va et vient est-il à la base de tout plaisir ? [5]
  3. Vaut-il mieux ne pas avoir d’amour-propre ? [4]
  4. Mûrir est-ce mourir un peu ? [5]
  5. Qui a le pouvoir ? [7]
  6. Sommes-nous vraiment trop nombreux, ou c’est dans l’idéologie ? [5]
  7. Faut-il tout péter ? [6]
  8. Faut-il être sur de soi pour réaliser ses rêves ? [10] sujet débattu
  9. Est-ce que l’artiste est incontournable pour créer un lien entre les traditions et les cultures ? [6]

Sous-titre : I had a dream

Avertissement : cette première partie est une traduction de l’espagnol, puisque c’est dans cette langue que s’est faite l’introduction. Vous voudrez bien en excuser les imperfections !

C’était un beau sujet ! C’est un beau sujet que nous eûmes que le temps d’effleurer. Déjà certains s’enflammaient sur l’antagonisme irréductible entre le rêve et le réel, constitué par deux réalités distinctes, alors que d’autres préféraient tenter un lien quasi dialectique de l’un à l’autre ; une sorte d’encouragement rétro actif dans lequel l’un s’étaierait sur l’autre et « lycée de Versailles » !

Le poète est un rêveur qui crée sa propre réalité en s’inspirant sensiblement et intellectuellement du monde. Ainsi l’imaginaire, dans la fonction artistique, pourrait constituer un passage entre le rêve et le réel, à partir duquel advient la réalité. Car réaliser, n’est-ce pas l’étape finale d’un processus au cours duquel, nous appuyant sur une donnée brute constituée par le réel, nous projetons notre sensibilité, notre volonté, notre rationalité pour essayer de faire entrer le virtuel dans le réel, c’est-à-dire, notre réalité ?

Il est cependant honnête de dire que parfois le rêve devient autonome, c’est-à-dire qu’il se prive du réel et même de la réalité pour exister. De manière pathologique, il peut, chez certains psychotiques, y avoir une confusion temporaire ou durable, entre le réel et l’imaginaire. Le terme d’imaginaire est d’ailleurs contestable car, on évoque une confusion entre réel et imaginaire, alors même que l’on caractérise la psychose par une absence d’imaginaire ! entre autre. Si l’on entend donc que l’imaginaire est une sorte de rêve (de rêve éveillé bien sur), ou du moins qu’il s’en nourrit, on ne peut pas prétendre qu’il y ait une nécessité d’être sûr de soi pour réaliser ses rêves.

On commençait aussi à clarifier l’idée que vouloir réaliser ses rêves, ce n’est peut être que le but unique de la vie, c’est-à-dire rechercher le bonheur. Mais alors, n’y aurait-t-il pas un amalgame entre rêve et désir ?

Autre perspective qui s’annonçait, dans le danger d’épuiser ses rêves en les concrétisant, au risque de sombrer dans une utopie mortifiante et sans ressort. Mais l’Homme n’est-il pas une machine à rêver qui, s’appuyant sur sa réalité, tente de la dépasser, de s’en extirper par le rêve, pour la reconstruire ?

On avançait sur l’idée que le réel constitue une matérialité qui résiste et que l’assurance personnelle peut ébranler, si tant est qu’elle s’associe à la conviction, la volonté, le charisme,…

Quelqu’un évoquait que l’on ne peut réaliser ses rêves car le rêve relève de l’inconscient, qui constitue une réalité en soi (en ça, pourrait on dire). On s’approche ainsi de l’idée que, non seulement le rêve n’aide pas à construire le réel mais s’inscrirait davantage dans sa déconstruction…

Enfin, on n’a peut être pas parlé de cela, mais on l’aurait fait si l’on n’avait pas changé de sujet en cours !! C’est ce que je disais, on a simplement caressé le rêve d’en parler, mais la réalité nous a rattraper. Le clash est venu de ce que quelqu’un à voulu changer les règles du débat philo. Non pas en cours de route. L’explication de ce changement s’est faite avant de débuter, dans ces raisons et dans ces attendus. De quoi s’agit-il ?
De redonner du tonus au débat, trop lent, trop redondant, du fait de la prise de parole de la part de certains rhéteurs, pour redire ce qui à déjà été dit par d’autres, ou de prises de parole trop longues, de digressions par rapport au thème choisi, de discours plan-plan (sic), de personnes qui s’écoute parler et ne contribuent pas au débat collectif (alors là, moi je peux donner des noms, oui Môsssieur !).
La personne qui propose le changement s’appuie sur quelques techniques d’animation de réunion que je qualifie de semi-directives : reformulation, demande d’approfondissement, distribution aléatoire de parole, maîtrise du temps de parole de chacun, etc. Je dis que le clash est venu de ce que quelqu’un a voulu changer les règles, mais ce n’est pas exact. Ces propositions ont été discutées (insuffisamment) adoptées par votation démocratique et mises en œuvre.
Le clash est venu d’une intervention intempestive au cours du débat (celui sur le rêve, décidé démocratiquement par votation, selon les règles anciennes ; suivez un peu, c’est déjà assez compliqué comme ça) qui a remis en cause de façon non démocratique et prématurée les nouvelles règles qui commençaient à s’appliquer. Ha, la démocratie, la démocratie !! Faut-il passer par le vote pour que s’exerce la démocratie ?

Certains ont voté oui, pour voir ! Oui, mais on n’a pas vu puisque l’expérimentation n’est pas allé à son terme. (Ça me rappelle quelque chose mais je n’arrive pas à savoir quoi….). D’autres ont voté pour démontrer que cette proposition ne pouvait pas tenir.
Là, c’est pervers (là aussi, je peux donner des noms, Môsssieur). Enfin, non, il paraît que ce n’est pas pervers ; c’est un mode de démonstration par l’absurde (sic) ! D’autres n’ont pas voté ; pas voté parce qu’on leur a pas demandé leur avis. C’était la démocratie du oui, un point c’est tout ! Non, c’est idiot de dire cela et injuste ou en tout cas, réducteur. Tout simplement parce que la démocratie ne peut se résumer à un vote : qui vote et qui ne vote pas ?

Les hommes, les femmes, les vieux – qui ne font plus tout à fait partie de la catégorie des hommes et des femmes
– les mineurs – qui n’en font pas encore tout à fait partie
– les débiles – qui n’en feront jamais partie
– les étrangers, enfin les vrais, pas les européens qui ne sont plus de vrais étrangers, sauf peut-être les allemands qui le sont toujours un peu…, oui bah, les ritals c’est pas mieux (au fait, on dit les ritals ou les ritaux ?
– non, déconne pas, tu vas être poursuivi pour incitation à la xénophobie…) oui, bah les ritals, c’est quand même mieux que les rosbeefs (question bouffe en tout cas, y’a pas photo) qui sont mieux que les roumains…

Enfin bref, ils peuvent voter en fonction du périmètre du scrutin. C’est-à-dire que je leur donne le droit de voter, s’ils votent pour moi. Et puis, les élections, c’est aussi l’Irak, l’Iran, le Maroc, etc. (non, alors là, fait vraiment gaffe ! tu veux qu’on lance une fatwa sur toi, toi ?).

Bon, en plus je m’emporte et surtout je m’éloigne du sujet, et ça, ce n’est pas bien… Tout ça pour dire qu’on s’est mis d’accord démocratiquement à la majorité, pour expérimenter une nouvelle formule qui a été contestée non démocratiquement ; ce sur quoi la majorité était finalement d’accord !?! Ha, la démocratie !

Moi, tout cela me fait penser que ce qui prime, ce n’est pas tant la forme que prend la décision mais la pertinence de la décision qui est prise. Autrement dit, le contenu, le sens des choses est toujours plus puissant que le chemin que nous prenons pour nous en saisir.
Mais je reconnais qu’il y a un lien de l’un à l’autre. D’ailleurs, tous les chemins ne mènent ils pas à Rome (non, mais t’es con. Tu veux te mettre le Vatican à dos maintenant et te faire excommunier ? Fais gaffe, vieux). Enfin, cette situation, qui n’est pas inédite pour les caciques du café-philo qui en constituent le noyau dur, était un petit bordel plutôt instructif et peut-être constructif – à suivre- (alors là, t’es rayé de la carte. Même au café-philo ils ne voudront plus de toi. Ou alors, il faut que tu changes tes règles de conduite). Justement, la question est là : faut-il changer les règles du débat philo ?
– Pourquoi changer les règles ?
– Changer les règles pour quoi ?
– Comment changer les règles ?
Mais ces questions sont secondes. Elles se contentent de mettre un pont entre le contenu et la forme, ce qui n’est déjà pas si mal. Pour moi, la question centrale reste : qu’est-ce que j’attends du café-philo ? Si j’y trouve ce que j’en attends, je n’ai pas besoin d’en modifier l’organisation et le fonctionnement, ou à la marge seulement. Si je revendique le changement alors que j’y trouve mon compte, je suis stupide, ou pervers. Ou alors je suis la mode : « il faut changer, car cela permet d’avancer. Celui qui ne change pas recule… »
Oui, moi je crois que les gens qui changent sans analyser les causes de leur aspiration au changement, ils font du vent, ils jouent les ventilateurs et ils risquent de s’enrhumer et surtout ils tournent en rond : les derviches-tourneurs du changement ! Enfin bref, la question doit porter sur l’objectif collectif et la satisfaction que chacun trouve dans cette réponse : Satisfaire son désir. Oui, le problème, c’est que le désir peut s’exprimer au travers un enjeu de pouvoir. S’approprier les règles devient alors synonyme de s’approprier le pouvoir. Et c’est là où la forme se met à primer sur le fond. Je trouve étonnant que ce soit par ce prisme que plusieurs explications ou autres résistances soient énoncées par différents protagonistes du café-philo. Je ne comprends pas de quel pouvoir il est question, de qui sur qui et pour quelle(s) fin (s)…
j’y vois personnellement un échange de savoir.
« Oui mais, avoir le savoir, c’est avoir le pouvoir ».
« Ha, oui. Trop forte celle-là. Je la copie et je la ressort ».

En revanche, j’ai quand même un doute sur cette inclination. Mon présupposé, c’est qu’un café-philo sert surtout à philosopher et un peu à boire du café ! Donc, j’y vais dans cet esprit, même si je ne sais pas très bien ce que philosopher veut dire et que je n’aime pas le café. Quand même, je trouve que la manière d’aborder les sujets s’exprime tendancieusement sur un versant politique (ou politisé serait plus exact) :
Pas les sujets en eux-mêmes, mais une certaine façon de les récupérer. Peut-on y voir une symbolique de l’arène politique dans laquelle s’exerce une lutte de pouvoir et qui constituerait une sorte de détournement d’objet. Peut être que l’histoire des café-philo éclairerait ma lanterne … terne.
Je pense qu’il existe un champ constitué de la philosophie, comme il existe un champ constitué de la politique qui évoluent, avec des concepts spécifiques et donc des discours et des constructions intellectuelles idoines.
Il y a donc une discrimination à opérer entre ces deux approches.

En revanche, je pense qu’un même objet peut appartenir à différents champs, mais c’est alors la manière de le traiter qui sera différente. D’où mon interrogation ; les débats ne prennent-ils pas une tonalité politique dont la philosophie ne serait que le cache sexe, parce que l’enjeu est politique ? En même temps, je dis parfois la même chose par rapport à la psychologie, la psychanalyse, et quelqu’un l’a évoqué au sujet de la sociologie, etc. C’est-à-dire que, à partir du moment où l’on considère que tout objet est philosophiquement abordable, on peut se saisir d’un objet plutôt économique (le marché), plutôt médical (la santé), plutôt sociologique (la famille) etc.

La gageure consiste à pouvoir traiter le sujet en s’appuyant sur le lien que cet objet entretient avec son champ matriciel, tout en le décalant vers la philosophie grâce aux liens que l’on va tisser entre cet objet et les concepts philosophiques (y en a encore un qui suit ?).

Mais au fait, la bonne question n’est-elle pas de savoir si les café-philo entrent dans le champ de la philosophie ou de la bistroterie ?

J’imagine que tous ces débats ont déjà eu lieu ; sans moi hélas. Il faut donc que je me résigne à retourner au café-philo, si je veux en savoir plus. Surtout qu’il y a un « sujet » en suspension…

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Café-philo du 7 mai 2008 au Café des Arts à Poitiers

12 personnes présentes

Sujets proposés :

  1. Faut-il être sur de soi pour réaliser ses rêves ? [7]
  2. L’enfance est-elle la période la plus heureuse de la vie ? [7]
  3. Liberté, égalité, fraternité. Mythe ou réalité ? [1]
  4. Est-ce que donner un sens à la vie a-t-il un sens ? [2]
  5. Le voyage permet-il ce que le temps met peu à peu ? [8] sujet débattu
  6. Le mariage est-il comme un train ? [3]
  7. La vie est-elle un spectacle ? [2]
  8. Le pardon et l’oubli sont-ils la même chose ? [3]

L’explication de l’énoncé indique que le voyage, appréhendé comme une quête personnelle, nous incite à aller vers quelque chose, à sortir de (chez) soi, afin de nous aider à construire notre vie. Cette métaphore du temps qui passe, inscrit le voyage comme un accélérateur de notre propre réalisation… à moins que finalement, partir ne soit qu’une illusion, tant nous ne quittons jamais vraiment notre maison, notre SOI, car nos valises nous suivent toujours dans tous nos voyages !

On peut apprécier la notion de voyage de différentes manières : pour certains, il y a forcément un espace qui se crée entre un point de départ et un point d’arrivée, synonyme de déplacement ; il prend des allures touristiques. Dire que l’on peut voyager sans bouger est une pensée paresseuse. Il est initiatique pour le pèlerin et culturel pour les gens du voyage. Pour d’autres, le voyage peut être immobile, intérieur, spirituel, imaginaire, onirique, stupéfiant ou encore poétique… Finalement, le voyage peut se décliner de différentes façons et s’appréhender sur un axe qui va de la matérialité à la spiritualité… Mais il y a de commun à toutes ces déclinaisons, l’idée que le voyage nous conduit à partir d’un (chez) SOI, pour aller vers un ailleurs. Si l’on s’accorde sur cette approche du voyage, il n’en demeure pas moins deux questions.
“Qu’est-ce que le temps met peu à peu…”
“Le voyage le permet-il vraiment (ce que nous aurons dit que le temps met peu à peu).”

La première question renvoie à l’implicite de la proposition et c’est sans doute en partie cela qui nous rend perplexe à son énoncé. Le temps met peu à peu quoi ? Pour ma part, j’entends ce que le temps met peu à peu … à réaliser et, implicite dans l’implicite, à … se réaliser.

Ainsi, avons-nous besoin de temps, d’une vie même (ce qui pour certains constituent un voyage en soi : notez l’ambiguïté de la formulation.), pour nous réaliser, c’est-à-dire devenir nous-mêmes, être SOI. L’implicite nous renvoie encore à l’idée que chacun aurait besoin d’une extériorité, un ailleurs, pour bâtir son (chez) SOI. C’est dans la rencontre de cette autre réalité que nous puiserions les aliments qui nous enrichissent et nous aident à grandir. Mais on voit bien comment cette finalité accordée au voyage est fragile, faute de pouvoir la définir plus précisément que par analogie ou métaphore. Bâtir son (chez) Soi, ce serait grandir, s’enrichir… Pis encore, l’implicite nous conduit à imaginer que se réaliser constituerait un but à atteindre, une sorte de destinée à laquelle il faudrait advenir. Le « deviens ce que tu es » de NIETZSCHE nous assigne ici à n’être, au mieux, que l’opérateur de ce qui est écrit pour SOI !

Être SOI, finalement est-ce autre chose que d’être heureux ?
Chacun selon sa conception du bonheur, pour être dans le relativisme, ou plus philosophiquement, chacun dans la réalisation de ses désirs. Mais ceci est un autre débat…

Psychologiquement, être SOI, ce serait être en accord avec soi même, dans la congruence de son propre idéal (du MOI, bien sur) ; évaluation rendue possible par la réflexion et l’introspection. En tentant un retour philosophique, on pourrait peut-être tenter l’idée qu’être SOI, c’est plus qu’être, c’est exister.

Le concept d’ipséité nous éclaire aussi sur le SOI, en tant qu’il est constitué par une quasi normalité : être comme tout le monde, et une singularité : être unique. Le SOI est à l’interface du particulier et de l’universel mais en plus, il s’écrit dans la durée ; être toujours identique à soi-même et toujours différent. Ainsi, le SOI n’est-il pas en rupture avec lui-même dans son évolution mais dans une transformation qui l’amène à devenir différent, tout en se reconnaissant lui-même. C’est le processus qui nous conduit à reconnaître notre identité (je suis Moi), à 15 ans comme à 80 ans et cela, bien que j’ai changé.

Mais avoir donné un explicite possible à la question : le temps permet peu à peu… de se réaliser, ne répond pas à la question de savoir si le voyage le permet.
Quand celui-ci est-il itinérance et quand est-il errance ?
Il y a dans l’errance le sentiment d’un voyage (peut-être ?
au sens où l’on va ailleurs) d’une déambulation en tout cas, qui serait sans but, sans objectif et sans retour prévu. Une sorte de fuite de (chez) SOI dans laquelle l’errant (juif ou pas) se diluerait jusqu’à se perdre. Son (chez) SOI n’est plus alors qu’un ailleurs sans fin, sans but et sans raison. Si l’on peut faire abstraction d’un chez-soi matériel, c’est-à-dire de ses racines quelles qu’elles soient (sa maison, sa famille, son chien, son travail,..), faire abstraction d’un SOI, semble ouvrir la porte vers la folie.

L’itinérance est balisée, anticipée et elle impose un retour chez SOI. C’est d’ailleurs par l’image de son retour chez SOI que la rencontre du voyage devient possible et potentiellement enrichissante. Quel que soit le dépaysement, il est vivable car nous conservons nos repères internes, nos racines. Ce dépaysement s’inscrit dans une démarche et c’est pour cela qu’il prend du sens, c’est-à-dire une signification et une orientation… un itinéraire. Ce sont les dispositions intellectuelles dans lesquelles nous voyageons dans la vie qui nous permettent…

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Café-philo du 30 avril 2008 au Café des Arts à Poitiers

19 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Rêver permet il de mieux comprendre la réalité ? [4]
  2. Qui est comme tout le monde [5]
  3. Faut il faire tout péter ? [8]
  4. Le travail sauve t-il de tout ? [3]
  5. La place de l’artiste dans nos sociétés d’aujourd’hui ! [7]
  6. L’artiste est il un être d’exception ? [9]
  7. La musique adoucie-t-elle la vie ? [7]
  8. Un savoir scientifique sur l’homme est il compatible avec l’idée de liberté ? [10]/[7]
  9. Faut il être sur de soi pour réaliser ses rêves ? [4]
  10. Peut on mourir d’amour ? [5]
  11. La créativité artistique est elle le bourbier de l’humanité ? [4]
  12. Qu’est ce que la féminité ? [10]/[12] sujet débattu

La question fait suite à un précédent débat sur la virilité. La féminité est elle intrinsèque à la femme ou l’homme est-il pourvu de féminité ? Qu’est-ce qu’être femme.

Il faut peut être distingué ce que l’on nomme féminité en rapport avec le féminin et le féminisme. Est féminin, ce qui est propre à la femme ou ce qui se rapporte à la femme ! Ou pis encore, qui manifeste des caractères considérés comme propre à la femme !! La femme étant elle-même définie comme un être humain de sexe féminin !!!

Nous avançons à grand pas dans notre compréhension de l’indicible féminin. Mais finalement, la problématique est là qui se pose doucement mais fermement : que peut on discerner qui soit propre à la femme, c’est-à-dire qui relève de sa nature, de l’essentiel féminin, de ce qui ne l’est pas ; autrement dit qui relèverait d’un construit ?

Il est certes difficile de retrouver cette nature féminine après des millénaires de construction sociale et culturelle ou chacun, hommes et femmes ont été aliénés à un ordre social, une organisation sociale, des rôles sociaux… pour autant nous pouvons, en considérant que cela n’a pas trop changé depuis la préhistoire, afficher des différences effectives sur le plan physique et notamment sexuel.

L’homme est doté d’un sexe qui lui permet, nous nous plaçons là dans la plus commune des situations, érection et pénétration. Le sexe de la femme est quand à lui non érectile (ne rentrons pas dans les détails je vous prie) et la femme est pénétrée.

La tentative consiste ici à positionner le féminin et le masculin, en nature, à partir d’un jugement de réalité qui repose sur une caractéristique physique peu contestable : est féminin celui qui est pénétré et masculin celui qui pénètre. L’intérêt de cette approche, consiste à s’affranchir de toute connotation de supériorité. Elle n’opère pas un jugement de valeur qui consisterait à positionner le pénétré comme soumis et le pénétrant comme dominant. Elle ramène incontestablement à l’essence. Ainsi peut-on dire qu’on nait femme et qu’on ne le devient pas !! Le problème que cela pose (à moi en tout cas), c’est que cela répond à la définition « ce qui est propre à la femme », c’est-à-dire ce qui est féminin mais pas ce qui est féminité. Et encore, dois-je faire un effort d’extrapolation.

D’une part, je suis retenu par ma difficulté à hisser cette proposition – pénétrant/pénétré – au niveau symbolique. Peut-être que la psychanalyse pourrait soutenir ma réflexion dans ce domaine et m’aider à passer du physique au métaphysique. En restant lamentablement à la compréhension physique de cette proposition, je me dis que l’homme qui n’a plus d’érection et donc ne pénètre plus, n’est plus un homme.
En devient-il une femme pour autant ? Non, sauf à considérer qu’une femme est un sous homme, puisqu’on deviendrait femme par la perte d’une partie des fonctions naturelles de l’homme.
Qu’en est-il également des homosexuels (elles) qui sont potentiellement pénétrants et pénétrables et effectivement l’inverse de ce pour quoi ils sont dotés ! Doit-on dire de l’homosexualité qu’elle est contre nature, que c’est une erreur de la nature (il faut entendre ici que la nature ferait mal les choses en plaçant un sexe contraire à l’inclination sexuelle et identitaire ?!?), ou encore que c’est un construit social ?

D’autre part, il me faut inférer de cette proposition initiale, d’autres conséquences. Ce qui est propre au féminin, c’est d’être pénétré, d’accord, mais aussi d’avoir des ovaires, donc de pouvoir procréer, d’où l’instinct maternel et… ah non, là, la ligne blanche est franchie. Nous entrons ici dans un rapport de domination hommes/femmes qui permet le maintien de l’ordre social par la soumission de cette dernière et son éviction des zones de pouvoir… patatras ! Collision (au lieu de collusion) entre l’inné et l’acquis, l’essentiel et l’existentiel, la nature et la culture etc.

La question prend une tournure politique dans laquelle les féministes se rappellent à notre bon souvenir… Peut être faut il accepter, pour accéder à la compréhension de la féminité et de la masculinité, de sortir de ce débat d’opposition entre nature et culture, versus politique (comme certains cherchent à sortir du débat d’opposition entre hommes et femmes.
Il semble à ce sujet, que cela soit très occidental de définir l’homme et la femme par leur contraire alors que pour les extrême-orientaux, il y a une recherche pour relier les contraires qui conduit à un entrelacement complémentaire) et d’appréhender la question dans l’ici et maintenant.

Féminité, ensemble des caractères propres à la femme ou jugés tels. Cette définition nous aide à penser que la féminité relèverait certes d’une innéité (que nous avons du mal à dire) mais aussi d’un jugement, personnel ou collectif, c’est-à-dire arbitraire ou objectivé, intrinsèque ou extrinsèque, relatif à une époque, à un espace : les caractéristiques de la féminité en France, ne sont pas les mêmes que celles des Trobriandais. Ces caractéristiques ont échangé entre 1700 et 2008. Dépassant ici la constante physique, la féminité s’affranchit de la sexualisation des rapports.

La féminité, comme la mise en relief des caractéristiques plus présentes, relativement, chez les femmes, peut se retrouver chez un homme, et ceci quelle que soit la « nature » de ces caractéristiques : le cerveau de la femme est plus petit que le cerveau de l’homme, les modes de penser de l’un et de l’autre sont différents, la femme est plus sensuelle, l’homme est plus fort physiquement, la femme est plus accueillante, l’homme est plus rationnel, etc.

La féminité s’inscrit dans la réalité de son époque et de son environnement social et ne tient pas compte des enjeux militants et politiques. La femme se sent féminine par le regard que l’Autre porte sur elle et par le regard qu’elle-même porte sur elle.
Ainsi ne nait-on pas femme mais le devient-on !! Mais attention à ne pas inscrire ces caractéristiques dans une vulgate qui relèverait des présupposés de comptoir (ceci n’est pas une allusion péjorative aux cafés philos).

Il est intéressant de discriminer ce qui identifie l’homme et ce qui identifie la femme (comment peut on parler de complémentarité si l’on ne situe pas de différences ; si c’est pareil, ce n’est pas complémentaire, c’est pauvrement pareil !!) afin de le situer dans une constante catégorielle presque une constante identitaire.

En revanche, (et pour ceux qui placent le débat dans le champ politique) soyons attentifs à l’utilisation que l’on fait de ces discriminations. Au contraire de ce que disait MARX, la femme n’est pas un homme comme les autres (version Groucho et pas Karl).

Les féministes, quand à elles, semblent rejeter l’idée de ces disparités entre les hommes et les femmes. Ainsi, ne veulent-elles pas entendre parler de féminité qu’elles considèrent comme un diktat poser par l’homme sur la femme. Cette position serait accréditée par une sorte d’ingratitude physique et esthétique chez les militantes qui les acculerait à ce déni de la féminité !!!
Plus sérieusement, les féministes dont l’origine remonte au XVIII ème siècle, préconisent une extension et une amélioration des droits et du rôle des femmes dans la société. Le mouvement s’inscrit dans une démarche militante ces cinquante dernières années et revendique l’abolition de toutes discriminations entre les hommes et les femmes et la libre disposition de son corps.
On peut penser que ce mouvement a contribué à la féminisation de la société où les rôles sociaux ont été partiellement redistribués. Si l’on accepte l’idée que la façon d’être détermine, au moins partiellement, l’être, alors on peut mieux comprendre « l’androgynisation » de la société, par la féminisation du masculin et la masculinisation du féminin au travers de la réaffectation des places et des pratiques, elles mêmes fondant un rapport nouveau entre l’homme/femme et son objet et donc une sensibilité nouvelle.
Ainsi ne serait-ce pas uniquement l’organe qui, créant la fonction, crée l’identité (ce n’est pas parce que je peux procréer que je me sens mère ou que je dois me sentir mère) mais aussi la fonction qui amène le sentiment identitaire (c’est parce que j’assume une fonction maternante que je me sens mère et que je le deviens).

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Café-philo du 23 avril 2008 au Café des Arts à Poitiers

13 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. La philosophie peut-elle permettre à l’homme de prendre conscience de sa véritable place ? [6] sujet débattu
  2. Pourquoi donner la vie, puisque nous donnons la mort ? [3]
  3. Pourquoi s’adonnent-ont à la philosophie ? [1]
  4. Philosopher suffit-il à changer le cour des choses ? [4]
  5. De quoi nous libère la liberté ? [5]
  6. L’homme doit-il aller dans l’espace ? [2]
  7. Quel est le moteur du système ? [3]

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Café-philo du 16 avril 2008 au Café des Arts à Poitiers

21 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Picasso de l’art ou du cochon ? [6]
  2. Y-a-t-il des causes plus glamour que d’autres ? [4]
  3. Sommes nous libre, sommes nous égaux, sommes nous fraternel ? [4]
  4. Pourquoi l’égalité a-t-elle fait naitre la compétition ? [7]/[7] sujet débattu
  5. Toute liberté est elle l’objet d’une constitution ? [7]
  6. La foi et l’amour sont elles une schizophrénie ? |5]
  7. Le spectacle engendre-t-il la séparation ? [7]/[5]

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