Catégorie : Sujets des cafés-philo

Sujets proposés et débattus lors des cafés-philo.

Café-philo du 29 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

17 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Les livres peuvent-ils nuire à notre bien-être ?[8]
  2. L’histoire nous apprend t-elle à vivre ? [4]
  3. D’où viennent nos esprits ? [5]
  4. L’important est-il d’être constant ? [8]
  5. La réalité dépasse-t-elle toujours la fiction ? [9] sujet débattu

Tout le monde sait à peu près ce qu’est mentir. Chacun trace la frontière entre ce qu’il vit et ce qu’il invente. Même pour la fiction, qui prête à bien des discussions depuis quelques dizaines de siècles, il est possible de s’accorder sur une définition minimale comme « création, invention de choses imaginaires, irréelles » (Larousse, 1996). D’où vient alors que, dès qu’intervient l’image, nos certitudes vacillent ? Les uns affirment sans ambages que les images mentent, les autres qu’elles sont manipulées, d’autres que, dès qu’il y a récit, il y a fiction.

D’où vient la fiction, s’agissant de l’image animée ? De l’image elle-même ? De ses utilisateurs ? Du récit ? Pour répondre à cette question, il faut interroger aussi bien les façons dont nous regardons les images que les croyances qui s’y rattachent. Dans un premier temps, de l’examen des divers sens que l’on donne au terme « fiction » depuis Platon se dégagent trois figures – l’imitateur, le menteur, le faussaire -, qui révèlent aussi trois façons pour les images d’être signes.

Cette classification n’est pourtant pas qu’un premier pas pour comprendre comment réalité et fiction s’entrecroisent sur nos écrans depuis quelques années : qu’il s’agisse de la retransmission télévisée en direct du 11 Septembre, de Blair Witch ou, encore, de la télé-réalité, les fluctuations de la réception ont montré que les croyances jouent un rôle bien plus déterminant que les savoirs sur l’image dans son interprétation. Comment se structurent ces croyances, que visent directement les promesses que font au public les producteurs et les diffuseurs par le biais de la publicité et de la promotion ? Pour répondre à cette question, on se propose, dans un second temps, d’explorer les mondes de l’image qui construisent le terrain commun à la conception, la structuration et la réception des documents audiovisuels.

François Jost est théoricien de l’image et professeur à la Sorbonne-Nouvelle – Paris-III.

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Café-philo aux Trois-Cités du 17 mars 2006 au CSC du Clos Gaultier à Poitiers

7 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. À quoi ça sert d’aimer ? [6] sujet débattu
  2. La femme cette autre homme [5]
  3. La pensée empêche-t-elle d’agir ? [1]
  4. Faut-il croire au destin ? [2]

Textes

Nous distinguerons trois types fondamentaux de comportements : les réflexes, les instincts et les comportements désirant. Une vieille expérience de Bard met bien en évidence ce qui les différencie. Lorsqu’on touche les régions sexuelles d’une chatte avec un bâtonnet, l’animal réagit différemment selon qu’il est ou non en chaleur. La chatte castrée ou au repos sexuel écarte l’importun ; la chatte en chaleur ou ayant reçu des hormones accepte au contraire l’hommage de l’expérimentateur par un comportement d’élévation de l’arrière-train, de flexion-extension des membres postérieurs et de latéralisation de la queue. Lorsqu’on sépare la moelle épinière du cerveau par une section du tronc cérébral, on observe que l’animal répond à chacune des stimulations vaginales par le comportement décrit plus haut, quel que soit son état interne. C’est un réflexe. Les choses se passent différemment si la section du système nerveux est pratiquée de façon à laisser en contact la moelle épinière et la partie basse du cerveau : la réponse à la stimulation vaginale est alors, comme chez l’animal intact, fonction de l’état interne, c’est-à-dire de la présence d’hormones sexuelles dans le sang : elle ne se produit pas chez l’animal castré mais apparaît après injection d’hormones. Un instinct est ici à l’œuvre. Il nécessite pour son déclenchement la coexistence d’un état interne particulier et d’un centre nerveux où s’intègrent les influences du premier. Si, pour finir, nous considérons une chatte préservée des manœuvres vivisectrices, nous observons qu’à certains moments de l’année notre amie, oubliant ses obligations domestiques, déploie une ingéniosité sans pareille à déjouer les pires obstacles pour finalement se mettre en position à l’intention de quelque matou anonyme, sur une gouttière sans attrait : c’est un comportement désirant. Dans cet exemple, nous constatons que le même comportement figure pareillement au titre de réflexe, d’instinct et de comportement désirant dans la panoplie des réponses à un identique stimulus sexuel. (Jean-Didier Vincent, Biologie des passions, Points-Seuil, 1986, p. 164)

Il y avait six mois qu’elle vivait seule, c’est-à-dire loin de son amant et de son mari ; il y en avait trois que je la voyais presque tous les jours, et toujours l’amour en tiers entre elle et moi. Nous avions soupé tête-à-tête, nous étions seuls, dans un bosquet au clair de lune, et après deux heures de l’entretien le plus vif et le plus tendre, elle sortit au milieu de la nuit de ce bosquet et des bras de son ami, aussi intacte, aussi pure de corps et de cœur qu’elle y était entrée. Lecteur, pesez toutes ces circonstances, je n’ajouterai rien de plus. Et qu’on n’aille pas s’imaginer qu’ici mes sens me laissaient tranquille, comme auprès de Thérèse et de Maman. Je l’ai déjà dit, c’était de l’amour cette fois, et l’amour dans toute son énergie et dans toutes ses fureurs. Je ne décrirai ni les agitations, ni les frémissements, ni les palpitations, ni les mouvements convulsifs, ni les défaillances de cœur que j’éprouvais continuellement ; on en pourra juger par l’effet que sa seule image faisait sur moi. J’ai dit qu’il y avait loin de l’Hermitage à Eaubonne : je passais par les coteaux d’Andilly, qui sont charmants. Je rêvais en marchant à celle que j’allais voir, à l’accueil caressant qu’elle me ferait, au baiser qui m’attendait à mon arrivée. Ce seul baiser, ce baiser funeste, avant même de le recevoir, m’embrasait le sang à tel point que ma tête se troublait, un éblouissement m’aveuglait, mes genoux tremblants ne pouvaient me soutenir ; j’étais forcé de m’arrêter, de m’asseoir ; toute ma machine était dans un désordre inconcevable, j’étais prêt à m’évanouir. Instruit du danger, je tâchais en partant de me distraire et de penser à autre chose. Je n’avais pas fait vingt pas que les mêmes souvenirs et tous les accidents qui en étaient la suite revenaient m’assaillir sans qu’il me fût possible de m’en délivrer, et de quelque façon que je m’y sois pu prendre, je ne croîs pas qu’il me soit jamais arrivé de faire seul ce trajet impunément. J’arrivais à Eaubonne, faible, épuisé, rendu, me soutenant à peine. A l’instant que je la voyais tout était réparé : je ne sentais plus auprès d’elle que l’importunité d’une vigueur inépuisable et toujours inutile. Il y avait sur ma route, à la vue d’Eaubonne, une terrasse agréable, appelée le mont Olympe, où nous nous rendions quelquefois, chacun de notre côté. J’arrivais le premier, j’étais fait pour l’attendre ; mais que cette attente me coûtait cher ! Pour me distraire, j’essayais d’écrire avec mon crayon des billets que j’aurais pu tracer du plus pur de mon sang : je n’en ai pu jamais achever un qui fut lisible. Quand elle en trouvait quelqu’un dans la niche dont nous étions convenus, elle n’y pouvait voir autre chose que l’état vraiment déplorable ou j’étais en l’écrivant. Cet état, et surtout sa durée, pendant trois mois d’irritation continuelle et de privation, me jeta dans un épuisement dont je n’ai pu me tirer de plusieurs années, et finit par me donner une descente [hernie] que j’emporterai ou qui me portera au tombeau. Telle a été la seule jouissance amoureuse de l’homme au tempérament le plus combustible, mais le plus timide en même temps, que peut-être la nature ait jamais produit. Tels ont été les derniers beaux jours qui m’avaient été comptés sur la terre : ici commence le long tissu des malheurs de ma vie, où l’on verra peu d’interruption. (Jean-Jacques Rousseau, Confessions, Livre IX, Pléiade-Gallimard, pp. 444-446.)

[…] Et plus le temps nous fait cortège

Et plus le temps nous fait tourment

Mais n’est-ce pas le pire piège

Que vivre en paix pour des amants

Bien sûr tu pleures un peu moins tôt

Je me déchire un peu plus tard

Nous protégeons moins nos mystères

On laisse moins faire le hasard

On se méfie du fil de l’eau

Mais c’est toujours la tendre guerre […]

(Jacques Brel, Chanson des vieux amants)

Le tort causé par la frustration initiale de la jouissance sexuelle se manifeste dans le fait que celle-ci, rendue plus tard libre dans le mariage, n’a plus d’effet pleinement satisfaisant. Mais la liberté sexuelle illimitée accordée dès le début ne conduit pas à un meilleur résultat. Il est facile d’établir que la valeur psychique du besoin amoureux baisse dès que la satisfaction lui est rendue facile. Il faut un obstacle pour faire monter la libido, et là où les résistances naturelles à la satisfaction ne suffisent pas, les hommes en ont, de tout temps, introduit de conventionnelles pour pouvoir jouir de l’amour. […] A-t-on jamais entendu dire que le buveur fût contraint de changer sans cesse de boisson parce qu il se lasserait d’une boisson qui resterait la même ? Au contraire l’accoutumance resserre toujours davantage le lien entre l’homme et la sorte de vin qu’il boit. Existe-t-il chez le buveur un besoin d’aller dans un pays où le vin soit plus cher ou sa consommation interdite, afin de stimuler par de telles difficultés, sa satisfaction en baisse ? Absolument pas. Écoutons les propos de nos grands alcooliques, comme Bôcklin sur leur relation avec le vin ; ils évoquent l’harmonie la plus pure et comme un modèle de mariage heureux. Pourquoi la relation de l’amant à son objet sexuel est-elle si différente ? Aussi étrange que cela paraisse, je crois que l’on devrait envisager la possibilité que quelque chose dans la nature même de la pulsion sexuelle ne soit pas favorable à la réalisation de la pleine satisfaction. […] Premièrement, en raison de l’instauration en deux temps du choix d’objet avec, entre les deux, l’intervention de la barrière contre l’inceste, l’objet final de la pulsion sexuelle n’est plus l’objet originaire, mais seulement son substitut. Or, la psychanalyse nous a appris ceci : lorsque l’objet originaire d’une motion de désir s’est perdu à la suite d’un refoulement, il est fréquemment représenté par une série infinie d’objets substitutifs, dont aucun ne suffit pleinement. Voilà qui nous expliquerait l’inconstance dans le choix d’objet, la « faim d’excitation », qui caractérisent si fréquemment la vie amoureuse des adultes. En second lieu, nous savons que la pulsion sexuelle, au début se divise en une grande série de composantes – ou plutôt, provient d’une telle série – dont toutes ne pourront être intégrées dans sa configuration ultérieure, mais devront auparavant être réprimées ou utilisées autrement. Ce sont avant tout les composantes pulsionnelles coprophiliques qui se sont avérées incompatibles avec les exigences esthétiques de notre civilisation, vraisemblablement depuis que passant à la station debout, nous avons élevé au-dessus du sot notre organe olfactif ; puis une bonne partie des impulsions sadiques qui appartiennent à la vie amoureuse. (Sigmund Freud « Psychologie de la vie amoureuse », La vie sexuelle, traduction de Denise Berger et Jean Laplanche, PUF, 1969, p.63-64.)

« Telle qu’elle nous est imposée, notre vie est trop lourde, elle nous inflige trop de peines, de déceptions, de tâches insolubles. Pour la supporter, nous ne pouvons pas nous passer de sédatifs. (Cela ne va pas sans »échafaudages de secours », a dit Théodor Fontane). Ils sont peut-être de trois espèces : d’abord de fortes diversions, qui nous permettent de considérer notre misère comme peu de chose, puis des satisfactions substitutives qui l’amoindrissent ; enfin des stupéfiants qui nous y rendent insensibles. L’un ou l’autre de ces moyens nous est indispensable. C’est aux diversions que songe Voltaire quand il formule dans Candide, en guise d’envoi, le conseil de cultiver notre jardin ; et c’est encore une diversion semblable que le travail scientifique. Les satisfactions substitutives, celles par exemple que nous offre l’art, sont des illusions au regard de la réalité ; mais elles n’en sont psychiquement pas moins efficaces, grâce au rôle assumé par l’imagination dans la vie de l’âme. Les stupéfiants, eux, influent sur notre organisme, en modifient le chimisme. […]. Quels sont les desseins et les objectifs vitaux qui sont trahis par la conduite des hommes, que demandent-ils à la vie, et à quoi tendent-ils ? On n’a guère de chance de se tromper en répondant : ils tendent au bonheur ; les hommes veulent être heureux et le rester. Cette aspiration a deux faces, un but négatif et un but positif : d’un côté éviter douleur et privation de joie, de l’autre rechercher de fortes jouissances. En un sens plus étroit, le terme « bonheur » signifie seulement que ce second but a été atteint. En corrélation avec cette dualité de buts, l’activité des hommes peut prendre deux directions, selon qu’ils cherchent – de manière prépondérante ou même exclusive – à réaliser l’un ou l’autre. On le voit, c’est simplement le principe du plaisir qui détermine le but de la vie, qui gouverne dès l’origine les opérations de l’appareil psychique ; aucun doute ne peut subsister quant à son utilité, et pourtant l’univers entier – le macrocosme aussi bien que le microcosme – cherche querelle à son programme. Celui-ci est absolument irréalisable ; on serait tenté de dire qu’il n’est point entré dans le plan de la « création » » (S. Freud, Malaise dans la civilisation, PUF, 1971, pp 18-19)

Nous avons signalé plus haut ce fait d’expérience que l’amour sexuel (génital) procure à l’être humain les plus fortes satisfactions de son existence et constitue pour lui à vrai dire le prototype de tout bonheur ; et nous avons dit que de là à rechercher également le bonheur de la vie dans le domaine des relations sexuelles et à placer l’érotique génitale au centre de cette vie, il aurait dû n’y avoir qu’un pas. Nous ajoutions qu’en s’engageant dans cette voie on se rendait ainsi, et de la manière la plus inquiétante, dépendant d’une partie du monde extérieur, à savoir de l’objet aimé, et que l’on était exposé à une douleur intense du fait de son dédain ou de sa perte s’il était infidèle ou venait à mourir. C’est pourquoi les sages de tous les temps ont déconseillé cette voie avec tant d’insistance – mais en dépit de leurs efforts, elle n’a rien perdu de son attrait pour un grand nombre des enfants des hommes. (Sigmund Freud, Malaise dans la civilisation, traduction par Ch. et J. Odier, PUF 1971, p. 52.)

Définition de l’état amoureux Être amoureux, un état qui peut durer une heure ou une éternité – iceberg de chimie et d’imaginaire dont le comportement sexuel n’est que la partie émergée. Qui oserait prétendre que l’amour se réduit à une gymnastique copulatoire et à quelques grimaces préliminaires ? Mais ce sont les seuls phénomènes observables et – il faut bien nous y résoudre -, d’amour, il sera moins question par la suite que de comportement sexuel : Nous retrouverons dans l’état amoureux les trois dimensions d’un état central : le corporel, l’extracorporel et le temporel. Être amoureux exige la présence – réelle ou imaginée – de l’autre en tant qu’objet de désir au sein de l’espace extracorporel. Le paradoxe de l’amour est que cet objet est lui-même constitué d’un état central, autrement dit que l’espace extracorporel de l’un est occupé par l’espace corporel de l’autre. L’autre n’est pas indifférent. L’amour exige une réciprocité et le désir de l’un est fonction du désir de l’autre. Un chien et une chienne appartenant à un même maître cohabitent dans un respect poli tout au long de l’année ; à de brèves périodes dites de chaleur ou d’œstrus, un changement d’état chez la femelle transforme l’indifférent en amant. L’état central de la femelle a induit l’état amoureux du mâle – « ce que j’aime, c’est ton amour… »

L’espace corporel L’état amoureux s’accompagne chez les deux partenaires d’une transformation du corps ; parfois spectaculaire, celle-ci se réduit le plus souvent à des bouleversements intimes qui touchent principalement les sécrétions hormonales et le fonctionnement du système nerveux central. Le rôle des glandes génitales est évidemment déterminant, comme en témoignent les effets de la castration. Les hormones sexuelles agissent directement sur le cerveau grâce à la présence de récepteurs dans les neurones. D’autres hormones, comme la prolactine et la lulibérine, interviennent également dans la genèse de l’état amoureux. Mais des testicules ou des ovaires regorgeant de sécrétions ne suffisent pas à engendrer le désir sexuel. Le désir est universel et lié au bon fonctionnement, à l’intérieur du cerveau, de systèmes désirants dont la sexualité n ’est qu’un des accomplissements. Enfin, l’appareil sexuel lui-même ne représente pas une composante indispensable de l’état amoureux ; voie finale commune, nécessaire aussi bien à la jouissance qu’a l’accomplissement de la fonction reproductrice, il n ’intervient pas, ou peu, dans la reconnaissance de l’autre, qui reste chez l’homme la fonction supérieure de l’amour. (Jean-Didier Vincent, Biologie des passions, Points-Seuil, Editions Odile Jacob, 1986, pp. 286-287.)

Dieu arpente son bureau, lorsqu’il aperçoit de sa baie vitrée le diable traînant derrière lui une vieille caisse. Intrigué, Dieu appelle son majordome et lui demande : « Qu’y a-t-il dans cette caisse ? » Ce dernier lui répond : « Un homme et une femme ». Dieu désemparé, consulte ses dossiers et, soudain, se souvient : »Ah oui… cette expérience ratée… Est-ce qu’ils vivent toujours ? (Roland Jaccard, L’expérience ratée, Le Magazine Littéraire, n°301, juillet-août 1992)

Les femmes ne sont attirantes que lorsqu’elles sont jeunes. Cela dure peu. Mais la nature les comble alors d’une beauté surabondante, à laquelle l’homme se laisse prendre. Cet attrait qu’elles exercent alors sur les hommes, cette plénitude qui les envahit au détriment du reste de leur vie, doit leur permettre de capter l’imagination d’un homme dans le peu de temps dont elles disposent pour le décider à s’occuper d’elles pour de bon toute sa vie. (Arthur Schopenhauer, Panerga et Paralipomena, chapitre 27, 378)

Car l’amour de l’homme décline insensiblement, à partir du moment où il a reçu satisfaction ; presque toutes les autres femmes l’attirent plus que celle qu’il possède déjà, il aspire au changement. L’amour de la femme, au contraire, augmente à partir de ce moment ; résultat conforme à la fin que se propose la nature, à savoir la conservation et l’accroissement aussi considérable que possible de l’espèce. L’homme peut, sans peine, engendrer en une année plus de cent enfants, s’il a à sa disposition un nombre égal de femmes tandis qu’une femme, même avec un pareil nombre d’hommes, ne pourrait toujours mettre au monde qu’un enfant dans l’année (les jumeaux étant l’exception). Aussi l’homme cherche-t-il toujours d’autres femmes ; la femme au contraire, s’attache fermement à un seul homme, car la nature la pousse sans réflexion à conserver celui qui doit nourrir et protéger l’enfant à naître. Ainsi donc la fidélité conjugale, tout artificielle chez l’homme, est naturelle chez la femme. (Arthur Schopenhauer, Monde comme volonté et comme représentation, supplément, chapitre 44.)

La femme exige et attend tout de l’homme. L’homme n’attend qu’une chose de la femme, immédiatement et tout de suite. Il a donc fallu trouver l’institution qui autorise l’homme à exiger cette chose et qui permette à la femme en échange d’être entièrement prise en charge avec les enfants nés de leur liaison. Pour l’imposer les femmes doivent impérativement faire preuve d’esprit de corps. (Arthur Schopenhauer, Aphorismes sur l’art de vivre, chapitre 4)

L’erreur du passionné consiste donc moins dans la surestimation de l’objet actuel de sa passion que dans la confusion de cet objet et de l’objet passé qui lui confère son prestige […]. Ainsi s’il est un amour action, qui veut le bien de ce qu’il aime, s’efforce donc de le rendre meilleur, de le transformer selon la valeur, il est un amour passion qui désire que son objet demeure ce qu’il est, et le prend pour mesure de la valeur elle-même […]. De celui-ci [le véritable amour] la passion nous détourne. Car l’amour véritable est action, et, comme toute action, il refuse de se soumettre, veut changer ce qui est, et lui préfère ce qui n’est pas encore, et participant à cette constante création qu’est le cours du monde, il entreprend de transformer l’être selon la valeur […]. En aimant le passé, nous n’aimons que notre propre passé, seul objet de nos souvenirs. On ne saurait aimer le passé d’autrui ; par contre l’amour peut se porter vers son avenir, et il le doit, car aimer vraiment, c’est vouloir le bien de l’être qu’on aime, et l’on ne peut vouloir ce bien que dans le futur. Tout amour passion, tout amour du passé, est donc illusion d’amour, et, en fait, amour de soi-même. Il est désir de se retrouver, et non de se perdre ; d’assimiler autrui, et non de se donner à lui ; il est infantile, possessif et cruel […]. L’amour action suppose au contraire l’oubli de soi, de ce que l’on fut ; il implique l’effort pour améliorer l’avenir de celui qu’on aime. (Ferdinand Alquié, Le désir d’éternité, PUF, date, p 54-56).

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Café-philo du 22 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

Rencontre avec le GÉNEPI (Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées) sujet : « À quoi sert la prison ?« 

Le GÉNEPI aide à la réinsertion des personnes ayant connu la prison.

À quoi sert de mettre des personnes en cages sans essayer de soigner le “mal”. Faute de l’individu ou de la société. Qu’elle est la part des responsabilités mutuelles. Peut-on respecter des choses si l’on a pas été éduqué pour en prendre conscience.

Les premiers délits non punis permettent-ils de dire qu’en fait la justice n’existe pas et que l’impunité peut sembler de mise ?

Jean-François Chazerans, quelques articles sur le web

SURVEILLER ET PUNIR AUJOURD’HUI : L’ACTUALITÉ DE FOUCAULT Entretien avec François Boullant lundi 19 janvier 2004. La pensée et l’engagement de Michel Foucault, avec notamment la publication de Surveiller et punir en 1975, ont durablement marqué les débats et les luttes autour des prisons en France. A l’heure où les constructions de prisons reprennent de plus belle, Foucault peut-il encore nous aider ? Entretien avec François Boullant, auteur de Michel Foucault et les prisons (PUF « Philosophies », 2003). http://ecorev.org/article.php3?id_article=220

NOUVELLE CONCEPTION DU POUVOIR : SURVEILLER ET PUNIR : NAISSANCE DE LA PRISON (1975)  http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tel/Surveiller-et-punir

MICHEL FOUCAULT « VOUS ÊTES DANGEREUX » A propos de Roger Knobelspiess Libération, n° 639, 10 juin 1983, p. 20. Republié dans Michel Foucault, Dits et écrits. 1954-1988. Tome IV : 1980-1988, Paris, Éditions Gallimard, p. 522-524 http://www.revue-quasimodo.org/Resources/Foucault2.pdf

FABRIQUES DE MISÈRE Intervention d’Anne-Marie Marchetti au colloque « Prison et accès au droit » lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=233

PRISON, RISQUE, CONTRÔLE Mutations de l’emprise carcérale lundi 19 janvier 2004. Gilles Chantraine, chercheur CNRS, explore les ressorts de l’imagerie carcérale… S’il constate, à la suite de Foucault, que l’univers de la prison suscite toujours autant une troublante attention, il estime cependant que nous avons cessé d’être une « société disciplinaire » pour entrer dans une société où les dispositifs de contrôle sont fragmentés et intégrés aux activités de la vie quotidienne. L’apparition de nouvelles formes de contrôle social dans la société du risque tendent à favoriser l’évolution du rôle de la prison vers une mission de gestionnaire du risque, tout autant qu’elles façonnent la figure du délinquant en problème technique qu’il convient de gérer. http://ecorev.org/article.php3?id_article=217

LES SCORIES DE L’AMERIQUE Toxicomanes, psychopathes et sans-abri remplissent les prisons lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=219

OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DES PRISONS : SAVOIR ET FAIRE SAVOIR Entretien avec Parick Marestlundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=223

DES POLITIQUES SI POLICIÈRES. VERS UNE REDÉFINITION DU CONTRÔLE DES JEUNESSES POPULAIRES lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=218

BIBLIO-SITOGRAPHIE lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=232

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Café-philo du 15 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

Intervention du “SEL” (Système d’échange Local) de Poitiers (Chabis)

Créés comme une alternative à une économie déshumanisée, les “SEL” sont des associations qui remettent au goût du jour une forme de système de troc par des échanges de services,de compétences, de savoir ou d’objets.

Le SEL est né en 1983 au canada, pendant la crise économique. Michael LINTON (un Écossais) son fondateur avait souhaité réinventer un autre système d’échange basé sur les services, du troc et ne passant plus par de l’échange de monnaie.

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Café-philo du 8 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

31 personnes présentes.

Sujet proposés :

  1. L’important est-il d’être constant ? [4]
  2. L’écologie est-elle un luxe de pays riches [13]
  3. La femme cet autre homme [14]
  4. Comment en sortir [12]
  5. Comment y entrer [7]
  6. La connerie a-t-elle un sexe ? [18] sujet débattu
  7. Faut-il mettre le président en prison [6/]
  8. Peut-on être à la fois con et heureux ? [14]

La fin du XIX siècle, remarque J. Le Rider, se caractérise par une recrudescence des ouvrages diffamatoires pour le sexe féminin (50). Après les philosophes (51), ce sont les psychologues et les biologistes ainsi que les historiens et les anthropologues qui font preuve d’un anti-féminisme extrêmement violent. Tous s’emploient à démontrer, avec succès, l’infériorité ontologique de la femme (52). La femme est proche de l’animal et du nègre (53) : elle est portée par ses instincts primitifs, jalousie, vanité, cruauté. Mais comme elle a une âme enfantine et que la nature l’a dotée de l’instinct maternel (qu’elle partage d’ailleurs avec toutes les femelles mammifères), sa seule véritable vocation est la maternité. Par conséquent, toutes les femmes qui se disent émancipées sont de mauvaises mères : de grandes nerveuses au corps dégénéré…

Les remèdes proposés varient du tout au tout. Une majorité d’hommes se déclarent, à l’instar de Nietzsche et Weininger, partisans du retour à une saine polarité des rôles sexuels. Pour que les hommes retrouvent leur virilité, il faut d’abord que les femmes retournent à leur place naturelle. Seul le rétablissement des frontières sexuelles libérera les hommes de leur angoisse identitaire. Puis le refoulement massif de leur bisexualité originaire fera le reste.

  • 50. Cf Le Cas Otto Weininger, op. cit., pp.71 à 76.
  • 51. Arthur Schopenhauer, « Essai sur les femmes », Parerga & Paralipomena (1851), traduction de Jean Bourdeau, augmentée et préfacée par Didier Raymond, Actes Sud, 1981. Friedrich Nietzsche, notamment, Par-delà le bien et le Mal, 1886, éd. 10/18, 1951, §§ 238-239.
  • 52. Le traité Sur l’imbécillité physiologique de la femme du médecin Paul Julius Moebius fut un véritable best-seller. Publié en 1900, il fut réédité neuf fois de 1900 à 1908 et connut le même succès que Sexe et caractère (1903). Il y est question, comme le titre l’indique, de son « imbécillité » . et donc de sa relative irresponsabilité légale… « On peut la définir en la situant à mi-chemin entre la sottise et le comportement normal. Il convient d’abandonner l’idée abstraite de “genre humain” pour parler désormais de genres humains. Comparé à celui de l’homme, le comportement de la femme parait pathologique comme celui des nègres comparé à celui des Européens » , écrit Moebius. Cité par J. Le Rider, Le Cas Otto Weininger, op. cit., p. 75.
  • 53. En France, Dumas fils comparait les femmes aux « Peaux-Rouges à teint rose » ou à des « négresses à mains blanches et potelées ». Si W.Vogt ou Baudelaire la comparent au juif dont elle partage l’adaptabilité, l’indiscrétion et la sournoiserie, l’analogie apparaît plus rarement sous une plume française qu’autrichienne ou allemande.

Extrait du livre d’Élisabeth Badinter « XY de l’identité masculine » (pp. 34-35.). Édition Odile Jacob, septembre 1992 ISBN 2-7381-0179-8

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Café-philo du 1er mars 2006 au Gil bar à Poitiers

18 personnes présentes.

Sujet proposés :

  1. Ne sommes-nous pas tous des étrangers [10]
  2. Les barbares sont-ils aux portes de nos cités ? [8]
  3. les étrangers sont-ils des amis ou des ennemis ? [9]
  4. Y a-t-il des bons étrangers ? [4]
  5. Qu’y a-t-il d’étrange chez l’étranger ? [12] sujet débattu
  6. Faut-il bouter les étrangers hors de France ? [10]

Un texte de Lévi-Strauss

L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu’elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes de sauvages », « cela n’est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l’Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l’inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animal par opposition à la culture humaine. […] Cette attitude de pensée, au nom de laquelle on rejette les « sauvages » (ou tous ceux qu’on choisit de considérer comme tels) hors de l’humanité, est justement l’attitude la plus marquante et la plus instinctive de ces sauvages mêmes. […] L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village ; à tel point qu’un grand nombre de populations dites primitives se désignent elles-mêmes d’un nom qui signifie les « hommes » (ou parfois – dirons-nous avec plus de discrétion ? – les « bons », les « excellents », les « complets »), impliquant ainsi que les autres tribus, groupes ou villages ne participent pas des vertus ou même de la nature humaine, mais qu’ils sont tout au plus composés de « mauvais », de « méchants », de « singes de terre » ou « d’œufs de pou ». On va souvent jusqu’à priver l’étranger de ce dernier degré de réalité en en faisant un « fantôme » ou une « apparition ». Ainsi se réalisent de curieuses situations où deux interlocuteurs se donnent cruellement la réplique. Dans les grandes Antilles, quelques années après la découverte de l’Amérique pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d’enquête pour rechercher si les indigènes avaient ou non une âme, ces derniers s’employaient à immerger des blancs prisonniers, afin de vérifier, par une surveillance prolongée, si leur cadavre était ou non sujet à la putréfaction. […] En refusant l’humanité à ceux qui apparaissent comme les plus « sauvages » ou « barbares » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. » (C. Lévi-Strauss, Race et Histoire, collection Médiations, Éd. Denoël-Gonthier, 1968, pp. 19-22.)

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Café-philo du 22 février 2006 au Gil bar à Poitiers

14 personnes présentes.

Sujet proposés :

  1. L’infidélité [9] sujet débattu
  2. Faut-il mentir pour gouverner ? [2]
  3. Tout le monde peut-il créer ? [6]
  4. Faut-il avoir des certitudes ? [1]
  5. Les jeux olympique favorisent-ils le nationalisme ? [0]

Un texte de Philippe Brenot, inventer le couple, Éditions Odile Jacob, 2001, pp. 85-86)U

Cette morale du refoulement et de la contrition émane en définitive seulement de quelques textes qui seront inlassablement commentés, car il n’en existe pas d’autres ! Ce sont les éternelles Épîtres aux Corinthiens dans lesquelles Paul prône l’abstinence, la chasteté, le célibat : « S’ils ne peuvent se contenir, qu’ils se marient, mieux vaut se marier que brûler […]mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore » (Corinthiens, VII,2) ou encore l’Épître aux Galates, témoignant d’une conception néo-platonicienne dualiste qui condamne sans équivoque le péché de la chair : « Frères, conduisez-vous selon l’Esprit et n’accomplissez pas les désirs de la chair. Car les désirs de la chair s’opposent à l’Esprit et ceux de l’Esprit à la chair : ils se contredisent l’un l’autre, Si bien que vous ne faites pas ce que vous voulez […]. On sait ce que produit la chair : débauche, impureté, libertinage, idolâtrie, magie, inimitiés, discordes, jalousies, colères, rivalités, divisions, coteries, haines, meurtres, orgies, ripailles et les choses du même genre. Je vous en avertis comme je l’ai déjà fait : ceux qui font de telles choses n’hériteront pas du Royaume de Dieu » (Galates, V, 16-24). Ce sera encore saint Jérôme, se retirant plusieurs années au désert pour tenter de faire disparaître ses visions érotiques, obsessions visuelles de danseuses, qui condamnera ainsi le désir : Si un homme aime trop intensément une femme, fût-elle la sienne, il est coupable d’adultère. « Rien de plus immonde que d’aimer sa femme comme une maîtresse. »

Les premiers gnostiques refuseront toute pensée charnelle, toute forme d’union, même légale. La chasteté abstinente devint alors une vertu suprême, un symbole d’humanité et de pureté s’opposant à l’image animale de l’accouplement sexuel. « Le premier vœu des chrétiens est l’abstinence absolue, l’exigence de virginité. L’amour chrétien se fonde sur l’enseignement paulinien d’une orthodoxie anti-désir. Le plaisir est interdit comme fin, il est gourmandise ou luxure, synonyme de vices . »

Trois siècles plus tard, les commentaires théologiques de saint Augustin viendront compléter cette condamnation de la chair et du mariage amoureux en renforçant les attitudes antisexuelles des premiers chrétiens : nous sommes les produits du désir, car nous avons été conçus dans le péché de la chair. Pour expier cette faute nous devons maîtriser nos désirs par la volonté. Seul le rapport sexuel fécondant est acceptable. Les autres sont péchés, même dans le mariage. Cette rigoureuse morale du refoulement qui domine encore partiellement notre civilisation n’est en réalité le fait que d’un petit nombre d’hommes tourmentés, névrosés et inhibés qui vivaient autour de la Méditerranée au début de notre ère mais dont l’influence a été considérable par le poids des Églises sur les États occidentaux. La pensée de Paul, de Matthieu, de Jérôme, commentée et rigorifiée par Augustin, a été systématisée par Thomas d’Aquin et intégrée au dogme de l’Église catholique selon un décret du pape en 1563. La sexualité non reproductrice ou accompagnée de plaisir devient alors « luxure », que ce soit dans le mariage ou en dehors. Elle est qualifiée de « péché contre nature », comme le sont les positions anormales du coït, l’homosexualité, la masturbation et la bestialité.

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