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Café-philo du 22 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

Rencontre avec le GÉNEPI (Groupement Étudiant National d’Enseignement aux Personnes Incarcérées) sujet : « À quoi sert la prison ?« 

Le GÉNEPI aide à la réinsertion des personnes ayant connu la prison.

À quoi sert de mettre des personnes en cages sans essayer de soigner le “mal”. Faute de l’individu ou de la société. Qu’elle est la part des responsabilités mutuelles. Peut-on respecter des choses si l’on a pas été éduqué pour en prendre conscience.

Les premiers délits non punis permettent-ils de dire qu’en fait la justice n’existe pas et que l’impunité peut sembler de mise ?

Jean-François Chazerans, quelques articles sur le web

SURVEILLER ET PUNIR AUJOURD’HUI : L’ACTUALITÉ DE FOUCAULT Entretien avec François Boullant lundi 19 janvier 2004. La pensée et l’engagement de Michel Foucault, avec notamment la publication de Surveiller et punir en 1975, ont durablement marqué les débats et les luttes autour des prisons en France. A l’heure où les constructions de prisons reprennent de plus belle, Foucault peut-il encore nous aider ? Entretien avec François Boullant, auteur de Michel Foucault et les prisons (PUF « Philosophies », 2003). http://ecorev.org/article.php3?id_article=220

NOUVELLE CONCEPTION DU POUVOIR : SURVEILLER ET PUNIR : NAISSANCE DE LA PRISON (1975)  http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Tel/Surveiller-et-punir

MICHEL FOUCAULT « VOUS ÊTES DANGEREUX » A propos de Roger Knobelspiess Libération, n° 639, 10 juin 1983, p. 20. Republié dans Michel Foucault, Dits et écrits. 1954-1988. Tome IV : 1980-1988, Paris, Éditions Gallimard, p. 522-524 http://www.revue-quasimodo.org/Resources/Foucault2.pdf

FABRIQUES DE MISÈRE Intervention d’Anne-Marie Marchetti au colloque « Prison et accès au droit » lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=233

PRISON, RISQUE, CONTRÔLE Mutations de l’emprise carcérale lundi 19 janvier 2004. Gilles Chantraine, chercheur CNRS, explore les ressorts de l’imagerie carcérale… S’il constate, à la suite de Foucault, que l’univers de la prison suscite toujours autant une troublante attention, il estime cependant que nous avons cessé d’être une « société disciplinaire » pour entrer dans une société où les dispositifs de contrôle sont fragmentés et intégrés aux activités de la vie quotidienne. L’apparition de nouvelles formes de contrôle social dans la société du risque tendent à favoriser l’évolution du rôle de la prison vers une mission de gestionnaire du risque, tout autant qu’elles façonnent la figure du délinquant en problème technique qu’il convient de gérer. http://ecorev.org/article.php3?id_article=217

LES SCORIES DE L’AMERIQUE Toxicomanes, psychopathes et sans-abri remplissent les prisons lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=219

OBSERVATOIRE INTERNATIONAL DES PRISONS : SAVOIR ET FAIRE SAVOIR Entretien avec Parick Marestlundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=223

DES POLITIQUES SI POLICIÈRES. VERS UNE REDÉFINITION DU CONTRÔLE DES JEUNESSES POPULAIRES lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=218

BIBLIO-SITOGRAPHIE lundi 19 janvier 2004. http://ecorev.org/article.php3?id_article=232

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Café-philo du 15 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

Intervention du “SEL” (Système d’échange Local) de Poitiers (Chabis)

Créés comme une alternative à une économie déshumanisée, les “SEL” sont des associations qui remettent au goût du jour une forme de système de troc par des échanges de services,de compétences, de savoir ou d’objets.

Le SEL est né en 1983 au canada, pendant la crise économique. Michael LINTON (un Écossais) son fondateur avait souhaité réinventer un autre système d’échange basé sur les services, du troc et ne passant plus par de l’échange de monnaie.

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Satuts de l’association

TITRE 1 : CONSTITUTION – BUT – SIÈGE  SOCIAL – DURÉE

Article 1 : Constitution : Il est fondé entre les adhérents aux présents statuts une association régie par la loi du 1er juillet 1901 et le décret du 16 août 1901, ayant pour titre : Philosophie par tous.

Article 2 : But : Cette association a pour but de développer la pratique de la philosophie dans le public et de réaliser toutes les opérations se rattachant directement ou indirectement à cet objet, notamment en favorisant la mise en place de débats de philosophie dans des cafés ou dans d’autres lieux publics et privés, la publication de documents écrits, l’organisation de manifestations et d’activités philosophiques, ainsi que la réalisation d’opérations relatives à la diffusion de la philosophie.

Article 3 : Siège Social : Le siège social est fixé à l’adresse suivante : 38 rue du Pied de Grolle 86000 POITIERS

Article 4 : Durée : La durée de l’association est illimitée.

TITRE 2 : COMPOSITION

Article 5 : Composition : L’association se compose de membres actifs ayant adhéré aux présents statuts. La demande d’adhésion doit être acceptée par le bureau.

Article 6 : Cotisation : Les membres actifs s’acquittent annuellement d’une cotisation dont le montant est fixé par l’Assemblée Générale Ordinaire.

Article 7 : Perte de la qualité de membre :

La qualité de membre se perd :

par démission

par radiation pour non paiement de la cotisation.

par radiation prononcée par l’Assemblée Générale Extraordinaire pour motif grave, l’intéressé ayant été invité au préalable à fournir des explications à l’Assemblée Générale Extraordinaire.

TITRE 3 : ADMINISTRATION – FONCTIONNEMENT

Article 8 : Assemblées générales : Les assemblées générales se composent de tous les membres de l’association. Prennent part aux votes tous les membres présents âgés de 16 ans au moins au jour de l’assemblée. Les membres sont convoqués quinze jours au moins avant la date fixée. L’ordre du jour est indiqué sur les convocations.

Article 9 : Assemblée Générale Ordinaire : L’Assemblée Générale Ordinaire se réunit une fois par an dans les conditions fixées dans l’article 8 des présents statuts L’ Assemblée Générale Ordinaire se prononce sur :

  • la situation morale de l’association et le rapport d’activités
  • les orientations
  • le budget Les votes sur les différents rapports ont lieu à mains levées et à la majorité des membres présents. L’Assemblée Générale ordinaire élit les membres du Bureau dans les conditions prévues à l’article 11 des présents statuts.

Article 10 : Assemblée Générale Extraordinaire : Elle est convoquée sur des questions importantes dans les conditions fixées par l’article 8 des présents statuts ou à la demande du tiers au moins des membres de l’association. Les décisions sont prises à mains levées et à la majorité des membres présents. L’Assemblée Générale Extraordinaire est seule compétente pour décider de modifications à apporter aux présents statuts. Dans ce cas les délibérations sont prises à mains levées et à la majorité des membres présents. Article 11 : Bureau : L’Assemblée générale élit chaque année, à mains levées, un Bureau comprenant au minimum : un Président, un Secrétaire et un Trésorier. Le Président, le Secrétaire et le Trésorier doivent avoir atteint la majorité légale. Les membres sortants sont rééligibles.

TITRE 4 : RESSOURCES

Article 12 : Ressources : Les ressources de l’association se composent :

  • du produit des cotisations
  • des dons
  • des subventions éventuelles de l’État, des régions, départements, communes, établissements publics.
  • du produit de manifestations, d’activités et de publications.
  • du produit des intérêts pour redevances des biens et valeurs qu’elle pourrait posséder ainsi que des rétributions pour services rendus.
  • de toutes autres ressources ou subventions qui ne seraient pas contraires aux lois en vigueur.

TITRE 5 : DISSOLUTION

Article 13 : Dissolution : La dissolution est prononcée sur proposition du Bureau par une Assemblée Générale Extraordinaire, convoquée spécialement à cet effet, dans les conditions prévues à l’article 8 des présents statuts. Le vote a lieu à mains levées à la majorité des deux-tiers au moins des membres présents. En cas de dissolution, l’Assemblée Générale Extraordinaire désigne un ou deux liquidateurs qui seront chargés de la liquidation des biens de l’association conformément à l’article 9 de la loi du 1er juillet 1901 et à l’article 15 du décret du 16 août 1901.

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Café-philo du 8 mars 2006 au Gil bar à Poitiers

31 personnes présentes.

Sujet proposés :

  1. L’important est-il d’être constant ? [4]
  2. L’écologie est-elle un luxe de pays riches [13]
  3. La femme cet autre homme [14]
  4. Comment en sortir [12]
  5. Comment y entrer [7]
  6. La connerie a-t-elle un sexe ? [18] sujet débattu
  7. Faut-il mettre le président en prison [6/]
  8. Peut-on être à la fois con et heureux ? [14]

La fin du XIX siècle, remarque J. Le Rider, se caractérise par une recrudescence des ouvrages diffamatoires pour le sexe féminin (50). Après les philosophes (51), ce sont les psychologues et les biologistes ainsi que les historiens et les anthropologues qui font preuve d’un anti-féminisme extrêmement violent. Tous s’emploient à démontrer, avec succès, l’infériorité ontologique de la femme (52). La femme est proche de l’animal et du nègre (53) : elle est portée par ses instincts primitifs, jalousie, vanité, cruauté. Mais comme elle a une âme enfantine et que la nature l’a dotée de l’instinct maternel (qu’elle partage d’ailleurs avec toutes les femelles mammifères), sa seule véritable vocation est la maternité. Par conséquent, toutes les femmes qui se disent émancipées sont de mauvaises mères : de grandes nerveuses au corps dégénéré…

Les remèdes proposés varient du tout au tout. Une majorité d’hommes se déclarent, à l’instar de Nietzsche et Weininger, partisans du retour à une saine polarité des rôles sexuels. Pour que les hommes retrouvent leur virilité, il faut d’abord que les femmes retournent à leur place naturelle. Seul le rétablissement des frontières sexuelles libérera les hommes de leur angoisse identitaire. Puis le refoulement massif de leur bisexualité originaire fera le reste.

  • 50. Cf Le Cas Otto Weininger, op. cit., pp.71 à 76.
  • 51. Arthur Schopenhauer, « Essai sur les femmes », Parerga & Paralipomena (1851), traduction de Jean Bourdeau, augmentée et préfacée par Didier Raymond, Actes Sud, 1981. Friedrich Nietzsche, notamment, Par-delà le bien et le Mal, 1886, éd. 10/18, 1951, §§ 238-239.
  • 52. Le traité Sur l’imbécillité physiologique de la femme du médecin Paul Julius Moebius fut un véritable best-seller. Publié en 1900, il fut réédité neuf fois de 1900 à 1908 et connut le même succès que Sexe et caractère (1903). Il y est question, comme le titre l’indique, de son « imbécillité » . et donc de sa relative irresponsabilité légale… « On peut la définir en la situant à mi-chemin entre la sottise et le comportement normal. Il convient d’abandonner l’idée abstraite de “genre humain” pour parler désormais de genres humains. Comparé à celui de l’homme, le comportement de la femme parait pathologique comme celui des nègres comparé à celui des Européens » , écrit Moebius. Cité par J. Le Rider, Le Cas Otto Weininger, op. cit., p. 75.
  • 53. En France, Dumas fils comparait les femmes aux « Peaux-Rouges à teint rose » ou à des « négresses à mains blanches et potelées ». Si W.Vogt ou Baudelaire la comparent au juif dont elle partage l’adaptabilité, l’indiscrétion et la sournoiserie, l’analogie apparaît plus rarement sous une plume française qu’autrichienne ou allemande.

Extrait du livre d’Élisabeth Badinter « XY de l’identité masculine » (pp. 34-35.). Édition Odile Jacob, septembre 1992 ISBN 2-7381-0179-8

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Café-philo du 1er mars 2006 au Gil bar à Poitiers

18 personnes présentes.

Sujet proposés :

  1. Ne sommes-nous pas tous des étrangers [10]
  2. Les barbares sont-ils aux portes de nos cités ? [8]
  3. les étrangers sont-ils des amis ou des ennemis ? [9]
  4. Y a-t-il des bons étrangers ? [4]
  5. Qu’y a-t-il d’étrange chez l’étranger ? [12] sujet débattu
  6. Faut-il bouter les étrangers hors de France ? [10]

Un texte de Lévi-Strauss

L’attitude la plus ancienne, et qui repose sans doute sur des fondements psychologiques solides puisqu’elle tend à réapparaître chez chacun de nous quand nous sommes placés dans une situation inattendue, consiste à répudier purement et simplement les formes culturelles : morales, religieuses, sociales, esthétiques, qui sont les plus éloignées de celles auxquelles nous nous identifions. « Habitudes de sauvages », « cela n’est pas de chez nous », « on ne devrait pas permettre cela », etc., autant de réactions grossières qui traduisent ce même frisson, cette même répulsion en présence de manières de vivre, de croire ou de penser qui nous sont étrangères. Ainsi l’Antiquité confondait-elle tout ce qui ne participait pas de la culture grecque (puis gréco-romaine) sous le même nom de barbare ; la civilisation occidentale a ensuite utilisé le terme de sauvage dans le même sens. Or, derrière ces épithètes se dissimule un même jugement : il est probable que le mot barbare se réfère étymologiquement à la confusion et à l’inarticulation du chant des oiseaux, opposées à la valeur signifiante du langage humain ; et sauvage, qui veut dire « de la forêt », évoque aussi un genre de vie animal par opposition à la culture humaine. […] Cette attitude de pensée, au nom de laquelle on rejette les « sauvages » (ou tous ceux qu’on choisit de considérer comme tels) hors de l’humanité, est justement l’attitude la plus marquante et la plus instinctive de ces sauvages mêmes. […] L’humanité cesse aux frontières de la tribu, du groupe linguistique, parfois même du village ; à tel point qu’un grand nombre de populations dites primitives se désignent elles-mêmes d’un nom qui signifie les « hommes » (ou parfois – dirons-nous avec plus de discrétion ? – les « bons », les « excellents », les « complets »), impliquant ainsi que les autres tribus, groupes ou villages ne participent pas des vertus ou même de la nature humaine, mais qu’ils sont tout au plus composés de « mauvais », de « méchants », de « singes de terre » ou « d’œufs de pou ». On va souvent jusqu’à priver l’étranger de ce dernier degré de réalité en en faisant un « fantôme » ou une « apparition ». Ainsi se réalisent de curieuses situations où deux interlocuteurs se donnent cruellement la réplique. Dans les grandes Antilles, quelques années après la découverte de l’Amérique pendant que les Espagnols envoyaient des commissions d’enquête pour rechercher si les indigènes avaient ou non une âme, ces derniers s’employaient à immerger des blancs prisonniers, afin de vérifier, par une surveillance prolongée, si leur cadavre était ou non sujet à la putréfaction. […] En refusant l’humanité à ceux qui apparaissent comme les plus « sauvages » ou « barbares » de ses représentants, on ne fait que leur emprunter une de leurs attitudes typiques. Le barbare, c’est d’abord l’homme qui croit à la barbarie. » (C. Lévi-Strauss, Race et Histoire, collection Médiations, Éd. Denoël-Gonthier, 1968, pp. 19-22.)

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Café-philo du 22 février 2006 au Gil bar à Poitiers

14 personnes présentes.

Sujet proposés :

  1. L’infidélité [9] sujet débattu
  2. Faut-il mentir pour gouverner ? [2]
  3. Tout le monde peut-il créer ? [6]
  4. Faut-il avoir des certitudes ? [1]
  5. Les jeux olympique favorisent-ils le nationalisme ? [0]

Un texte de Philippe Brenot, inventer le couple, Éditions Odile Jacob, 2001, pp. 85-86)U

Cette morale du refoulement et de la contrition émane en définitive seulement de quelques textes qui seront inlassablement commentés, car il n’en existe pas d’autres ! Ce sont les éternelles Épîtres aux Corinthiens dans lesquelles Paul prône l’abstinence, la chasteté, le célibat : « S’ils ne peuvent se contenir, qu’ils se marient, mieux vaut se marier que brûler […]mais celui qui ne se marie pas fait mieux encore » (Corinthiens, VII,2) ou encore l’Épître aux Galates, témoignant d’une conception néo-platonicienne dualiste qui condamne sans équivoque le péché de la chair : « Frères, conduisez-vous selon l’Esprit et n’accomplissez pas les désirs de la chair. Car les désirs de la chair s’opposent à l’Esprit et ceux de l’Esprit à la chair : ils se contredisent l’un l’autre, Si bien que vous ne faites pas ce que vous voulez […]. On sait ce que produit la chair : débauche, impureté, libertinage, idolâtrie, magie, inimitiés, discordes, jalousies, colères, rivalités, divisions, coteries, haines, meurtres, orgies, ripailles et les choses du même genre. Je vous en avertis comme je l’ai déjà fait : ceux qui font de telles choses n’hériteront pas du Royaume de Dieu » (Galates, V, 16-24). Ce sera encore saint Jérôme, se retirant plusieurs années au désert pour tenter de faire disparaître ses visions érotiques, obsessions visuelles de danseuses, qui condamnera ainsi le désir : Si un homme aime trop intensément une femme, fût-elle la sienne, il est coupable d’adultère. « Rien de plus immonde que d’aimer sa femme comme une maîtresse. »

Les premiers gnostiques refuseront toute pensée charnelle, toute forme d’union, même légale. La chasteté abstinente devint alors une vertu suprême, un symbole d’humanité et de pureté s’opposant à l’image animale de l’accouplement sexuel. « Le premier vœu des chrétiens est l’abstinence absolue, l’exigence de virginité. L’amour chrétien se fonde sur l’enseignement paulinien d’une orthodoxie anti-désir. Le plaisir est interdit comme fin, il est gourmandise ou luxure, synonyme de vices . »

Trois siècles plus tard, les commentaires théologiques de saint Augustin viendront compléter cette condamnation de la chair et du mariage amoureux en renforçant les attitudes antisexuelles des premiers chrétiens : nous sommes les produits du désir, car nous avons été conçus dans le péché de la chair. Pour expier cette faute nous devons maîtriser nos désirs par la volonté. Seul le rapport sexuel fécondant est acceptable. Les autres sont péchés, même dans le mariage. Cette rigoureuse morale du refoulement qui domine encore partiellement notre civilisation n’est en réalité le fait que d’un petit nombre d’hommes tourmentés, névrosés et inhibés qui vivaient autour de la Méditerranée au début de notre ère mais dont l’influence a été considérable par le poids des Églises sur les États occidentaux. La pensée de Paul, de Matthieu, de Jérôme, commentée et rigorifiée par Augustin, a été systématisée par Thomas d’Aquin et intégrée au dogme de l’Église catholique selon un décret du pape en 1563. La sexualité non reproductrice ou accompagnée de plaisir devient alors « luxure », que ce soit dans le mariage ou en dehors. Elle est qualifiée de « péché contre nature », comme le sont les positions anormales du coït, l’homosexualité, la masturbation et la bestialité.

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Groupe de discussion. Forum Philosophes

Accompagnement et échanges de pratiques du groupe d’enseignants de la région de Poitiers

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