Café-philo du 19 novembre 2008 au Café des Arts à Poitiers

10 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Toute vérité s’use-t-elle si l’on s’en contente ? [3]
  2. Pour réussir faut il mettre sa vie en jeu ? [3]
  3. Les français ont ils une viscosité au changement ? [3
  4. Peut on tout avoir ? [4]/[2]
  5. Qu’est ce que le bon sens ? [4]/[4]
  6. Les animaux ont ils des droits ? [4]/[4]
  7. Mai 68 fut il une révolution libérale ? [4]/[3]
  8. Choisit-on le moment de sa mort ? [4]/[6] sujet débattu

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3 commentaires

  1. Ou inconsciemment choisit-on de mourir à un moment donné ou d’une façon choisie ?
    L’idée serait que peut-être dans certaines circonstances de maladie terrible ou de fin de vie isolées, certaines personnes décident de ne plus se battre pour vivre…

    Le mieux que l’on explique et bien souvent un cas personnel et bien tristement chacun connaît l’histoire d’un père, d’un grand père qui se permet de tirer sa révérence dans des conditions plus ou moins attendues, surprenantes, espérées ou désespérées. En tout état de cause, il est difficile de dire qu’on choisit le moment de sa mort.

    A partir des multiples récits témoignant des particularités de fin de vie plus ou moins choisies on a pu constater que la plupart des cas concernaient des personnes âgées. Malheureusement, c’est inévitable, plus on vieillit et plus le risque de perdre un être cher, un ami, un voisin, un collègue est augmenté, tout simplement parce qu’ils vieillissent eux aussi. Le vivant ne supporte pas bien l’âge – surtout physiquement – et la mort devient tous les jours plus évidente, qu’on la choisisse ou non.

    Avec l’âge on s’habitue à la mort. D’une part parce que nous y sommes confronté de plus en plus souvent et d’autre part parce qu’elle nous pend au nez chaque jour avec un peu plus de certitude.

    Avant de l’accepter comme une inévitable sortie, on espère pouvoir échapper à la souffrance. On aimerait mourir sans être conscient pour ne pas avoir peur. Le moment venu, on préférerait ne pas s’en rendre compte et par exemple, mourir dans son sommeil parce qu’on pense que c’est une mort douce contrairement à une mort qui traîne dans l’agonie d’un cancer ou du sida.

    Certain on la chance de partir vite. D’où vient cette injustice que des personnes souffrent plus que d’autres ? C’est si douloureux de sentir une tumeur s’entretenir de sa vitalité sans pouvoir en réchapper.

    Il y a des gens qui se battent pour survivre. Certain y arrive et même miraculeusement mais d’autres avec mille fois plus d’envies et mille fois plus de force se font bouffer par la maladie et la vie s’efface lâchement et on y peut pas grand chose sinon laisser faire.

    Si tous les morts qui se sont battus avec acharnement pour vivre avaient gagné, il n’y aurait pas de mort. Choisir le moment de sa mort, ça peut vouloir dire n’être jamais prêt à partir. Il y a toujours quelque chose qui reste à faire.

    On cède un jour à la fatalité par fatigue, comme les personnes qui se suicident parce qu’elles sont fatiguées de la vie. Certaines situations sont insupportables et la mort en ces cas vaut mieux qu’une vie sans intérêt et inacceptable. Des personnes âgées, maltraitées, abandonnées, impotentes préfèrent parfois capituler et se laisser aller. On pense alors pour déculpabiliser qu’en se laissant dépérir elles ont choisit de mourir. Avec de l’amour et du soutient on choisit de vivre. C’est la vieillesse, la maladie et l’ennui qui font mourir. Disons, non pas qu’on choisit de mourir mais qu’on préfère mourir.

    Comme dirait un ami : En tout cas quant on meurt c’est pour longtemps …

    1. Un ajout à la dernière phrase :

      On ne meurt qu’une fois, et c’est pour si longtemps Molière dans « le dépit amoureux »….

  2. Je pense que l’homme ou l’enfant choisit le moment de sa mort pour peut être éviter de faire encore plus souffrir les êtres proches. Ce n’est peut être certainement pas de la philosophie mais une constatation. Après avoir fait plus ou moins le bilan de sa vie on peut lâcher prise et se dire que le moment est venu même si cela est dure de quitter les êtres que l’on aime le plus. Les enfants meurent souvent seuls car pour faire le moins de peine possible à leurs parents ils partent tout doucement après une visite et profite de cet espace de temps pour nous quitter. Quand le corps s’est battu pendant un laps de temps il y a une certaine lassitude et un désir de partir en paix mais il faut avoir auparavant fait tout un chemin spirituel moral intime et lorsque l’on est enfin prêt tout peut paraître plus aisé, plus facile. Avoir le choix du moment de sa mort n’est ce pas une ironie de notre destin de mortel.

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