21 personnes présentes.
Sujets proposés :
- Tout est-il politique ou tout est il sexuel ? [8]
- Qu’est ce qu’un sujet ? [3]
- Est-il nécessaire d’être informé ? [4
- Les Français n’aiment pas les inégalités, mais aiment les privilèges ? [9]
- Pourquoi Aline a les ongles longs ? [6]
- Comment apprendre à vivre ? [11] sujet débattu
- Doit-on trouver une explication à tout ? [10]
- L’histoire a-t-elle une fin ? [4]
– Qu’est-ce que vivre, a-t-on un idéal de vivre et comment cet idéal résiste t-il aux tensions de la vie ? Dans cet enfer physique, biologique, social de la vie, peut on acquérir une sorte de machiavélisme qui nous permet de rendre coup pour coup ?
– Vivre renvoie à la question du bonheur : peut on apprendre à être heureux ? peut on acquérir une sagesse suffisante qui nous conduise au bonheur ?
– Savoir vivre, c’est être dans un état d’autosatisfaction, ce qui renvoie à l’innocence de la vie, position originelle de l’existence (voire inné).
– La question n’a pas de sens, si on n’en reste à la dimension biologique.
– Si on doit apprendre à vivre, c’est que l’on ne sait pas ! Mais pourtant, quand on naît, on sait vivre. Après, ce que l’on apprend, c’est une adaptation au monde. Nous avons alors à apprendre à vivre parce que l’Homme est un animal social. Il doit donc s’adapter à son environnement par l’apprentissage de codes sociaux mais aussi de valeurs, de pratiques, de techniques, etc. Ce processus est également indispensable car, contrairement à la fourmi, à l’abeille et autres termites, qui sont également des animaux sociaux, les structures d’adaptation ne sont pas finalisées chez l’homme. Ainsi, non seulement l’homme peut il apprendre (cf la plasticité de son cerveau qui renvoie à la dimension biologique) mais il doit apprendre car cela constitue un impératif de vie : ni son destin, ni son affectation sociale ne sont déterminés. Ce qui est inné chez l’Homme, ce sont les structures qui le (pré ?)-disposent à exister en tant qu’Homme : intelligence, conscience, marche bipède, la pince pouce/index, etc. Le reste, comme disait l’Autre, c’est de l’intendance. Ainsi, notre rapport au monde se construit aux travers des différentes acquisitions que nous faisons, chemin faisant, à la fois possibles et nécessaires, contrairement à la ci-devant termite qui est, dès son éclosion, immédiatement prête à vivre, telle qu’elle est programmée biologiquement. L’inné relève de données structurelles et l’acquis, de mécanismes fonctionnels. Mais ceci ne résout pas la question du SOI, des choix, de l’autonomie et de la liberté, des déterminismes…
– Apprendre à vivre c’est entrer en résistance. Ou entrer en harmonie.
– Vivre, c’est exister dans la difficulté. La vie est une succession d’efforts. On apprend moins dans la facilité que dans l’adversité. Pourtant, on peut vivre heureux dans la facilité.
– Il y a souvent un présupposé que la vie est difficile, ce qui n’est pas sur.
– Quelles sont les conditions qui font que le quotidien est facile à vivre ? Notre rapport à la vie est un rapport de frustrations permanentes, de renoncements, notamment du fait de la présence des autres. Toute vie en société impose des contraintes qui sont souvent autant de renoncements de tout ou partie de nos idéaux.
– « L’enfer c’est les autres », mais si l‘enfer c’est les autres, alors, ne sommes nous pas, nous-mêmes, un petit bout d’enfer… pour les autres ! Cela ne revient-il pas à dire que l’enfer c’est nous-mêmes ?
– « Le temps d’apprendre à vivre, il est déjà trop tard ». – On respire, donc on vit : c’est naturelle. – On ne peut peut-être pas apprendre à vivre mais on peut apprendre à survivre.
– On ne peut commencer à vivre que quand on a contenté ses besoins primaires (cf MASLOW).
– Vivre, ce n’est pas seulement vivre pour soi mais aussi pour les autres.
– Vivre, c’est continuer d’exister dans la pensée des autres.
– Vivre, c’est accepter le mouvement. En physique, tout frottement produit de l’énergie qui produit de la chaleur. Pour qu’il y ait vie, il faut qu’il y ait frottement !!!
– On pourrait avancer que vivre, c’est à la fois être et exister. Être, c’est-à-dire naître, sans que nous n’y puissions rien ; recevoir le cadeau de vivre, indépendamment de notre volonté. Certains considèrent cependant (cf F DOLTO) que si chacun d’entre nous vit, c’est qu’il l’a choisi et voulu. Il est pourtant difficile de savoir comment et à partir de quand s’exprimeraient ce désir et cette volonté de vivre, au sens de naître donc d’être ! Notre essence se confond avec notre nature et nous surplombe, nous dépasse par la volonté des autres (nos parents biologiques) de nous donner la vie. Ainsi, tout ce qui se passe avant notre naissance (mais à quel moment naissons nous vraiment ?!) ne nous appartiendrait il pas, c’est nous qui lui appartenons. Mais il ne suffit pas d’être pour vivre, encore faut-il exister. Exister, c’est construire un rapport au monde, sensible, intellectuel, spirituel, éthique,… qui nous aide à oublier le tragique de la vie : la mort. Exister, c’est à la fois accepter de mourir, donc renoncer à la vie, sous entendu éternelle, tout en la parcourant à la recherche d’un équilibre interne (Eros/Thanatos) et externe, c’est-à-dire social (frustration, renoncement/satisfaction, harmonie).
– Aucun maître ne peut nous enseigner la vie. On apprend à vivre grâce aux autres mais cela reste une expérience personnelle. D’ailleurs, ne dit on pas de ses propres expériences : c’est du vécu ! C’est un rapport personnel à l’existence. Si on n’avait pas conscience de la mort, la vie serait insupportable.
– Quel est le sens collectif de la vie ?
– Vivre dans l’astérité, n’est-ce pas renoncer à la vie ? cf les chartreux.
– Il n’y a pas de norme de la vie bonne. Pourtant, nous vivons dans une société de frustration et d’accumulation qui constitue une sorte de modèle. C’est en référence à ce modèle que naissent la plupart des frustrations. Il n’est pas sur qu’à l’âge de pierre, il n’y ait pas eu autant de frustrations mais en regard d’un référentiel différent.
– A-t-on un SOI véritable, n’est-ce pas justement la synthèse que l’on fait de nos expériences ?
– On vie en conformité avec son environnement mais en cherchant à en faire une synthèse singulière. Nous ne sommes que de l’acquis.
– Existe t-il de purs actes de volonté ; de purs choix ? Finalement, ne sommes nous pas toujours agit ? Ne sommes nous pas toujours dans le conformisme de notre éducation, des normes sociales, de nos intérêts ?
– Je ne suis pas que le produit de mon histoire, j’en suis aussi le producteur. Exister, c’est d’abord être au monde et donc être le produit de certains déterminismes (biologique, culturel, physique,…). Mais, parce que chaque individu à le pouvoir et la nécessité de se construire pour pouvoir exister, il va se produire, en tant que personne, dans une expérience originale et entretenir un rapport singulier au monde : soumission, opposition, interrogation,… et donc par sa (ré)-action, idéelle et matérielle, influencer le monde, individuellement ou collectivement. Et puis, dans ce rapport de produit/producteur, il y a le hasard qui intervient, là où on ne l’attend pas !!!
– Se suicide t-on parce que l’on n’a pas la sensation d’exister ou parce que l’existence est devenue insupportable ?
– Comment sait on qu’on a vécu ?
– L’espérance est un risque à courir.
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