Café-philo du 13 janvier 2016 au Café des Arts à Poitiers

17 présent(e)s

Sujets proposés :

  1. Tout est relatif [5]
  2. Suffit-il pour vivre d’être vivant ? [7]
  3. La provocation est-elle la meilleure manipulation ? [3]
  4. Peut-on vraiment être son propre maître ? [9] Sujet débattu.

L’invité du mois :

Concernant, chaque premier mercredi, la venue de Louis Girard, notre Invité du mois, celui-ci a décidé, pour raisons de santé, d’arrêter sa participation.

Le café-philo qui bénéficiait de son savoir philosophique et de sa pratique enseignante se doit de le remercier chaleureusement du travail de préparation des exposés (mis en ligne préalablement à la réunion) et de sa présence ces mercredis-là, depuis le mois de mai 2014, 

Ci-joint le courrier qu’il avait fait à l’occasion de notre 20ème anniversaire (Cliquer ci-dessous).

Anniversaire Philo Girard

[Si ce courrier n’est pas repris dans la Newsletter du lundi matin, il figure en permanence en bas de la page Lieu, dates et règles du Café-philo]


Commentaire :

La page de compte-rendu sur le site comprend une fenêtre de « commentaire » utilisable par tout le monde (mais « modérée »), qui est ensuite accessible en passant par la rubrique « Sujets des cafés-philo » (dont on connait la date) ou à la rubrique « Les sujets débattus » si l’on connait le sujet.

Mais cette fenêtre ne s’ouvrant pas lors de la réception de la Newsletter du lundi matin, il suffit alors de cliquer, dans la Newsletter, sur la ligne « Café-philo du … au Café des Arts à Poitiers» pour faire apparaître la totalité de la page, donc l’éventuel commentaire.

Inconvénient passager : la page se substituant à celle de la messagerie, il faut re-initialiser celle-ci.

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1 commentaire

  1. Ci-dessous le passage de « La Reine des Neiges », conte d’Andersen dont a été extrait le sujet débattu, qui aurait plutôt pu s’énoncer « Peut-on vraiment devenir (et non pas « être ») son propre maître ? ».
    Pour qui veut en savoir plus, le conte intégral se trouve sur Wikipédia (dans la partie « Wikisource ».
    « Le palais de la Reine des Neiges », dernier chapitre, qui commence ici, se continue par un retour sur les épisodes précédents, dégageant leur sens principal, celui d’un « apprentissage », en particulier pour l’enfant, le petit Kay, enlevé par la reine des neiges, et que va venir délivrer du charme Gerda, l’amie de coeur, partie à sa recherche et qui, ayant « traversé la moitié de l’univers », arrivera, pieds-nus dans la neige, armée de sa seule innocence.

    LE PALAIS DE LA REINE DES NEIGES

    Les murailles du château étaient faites de neige amassée par les vents, qui y avaient ensuite percé des portes et des fenêtres. Il y avait plus d’une centaine de salles immenses. La plus grande avait une longueur de plusieurs milles. Elles étaient éclairées par les feux de l’aurore boréale. Tout y brillait et scintillait. Mais quel vide et quel froid !

    Jamais il ne se donnait de fêtes dans cette royale demeure. C’eût été chose facile que d’y convoquer pour un petit bal les ours blancs, qui, la tempête servant d’orchestre, auraient dansé des quadrilles dont la gravité décente eût été en harmonie avec la solennité du lieu. Jamais on ne laissait non plus entrer les renards blancs du voisinage; jamais on ne permettait à leurs demoiselles de s’y réunir pour babiller et médire, comme cela se fait pourtant à la cour de bien des souverains. Non, tout était vaste et vide dans ce palais de la Reine des Neiges, et la lumière des aurores boréales qui augmentait, qui diminuait, qui augmentait de nouveau, toujours dans les mêmes proportions, était froide elle-même. Dans la plus immense des salles, on voyait un lac entièrement gelé, dont la glace était fendue en des milliers et des milliers de morceaux ; ces morceaux étaient tous absolument semblables l’un à l’autre. Quand la Reine des Neiges habitait le palais, elle trônait au milieu de cette nappe de glace, qu’elle appelait le seul vrai miroir de l’intelligence.

    Le petit Kay était bleu et presque noir de froid. Il ne s’en apercevait pas. D’un baiser la Reine des Neiges lui avait enlevé le frisson ; et son cœur n’était-t-il pas d’ailleurs devenu de glace ? Il avait dans les mains quelques-uns de ces morceaux de glace plats et réguliers dont la surface du lac était composée. Il les plaçait les uns à côté des autres en tout sens, comme lorsque nous jouons au jeu de patience. Il était absorbé dans ces combinaisons, et cherchait à obtenir les figures les plus singulières et les plus bizarres. Ce jeu s’appelait le grand jeu de l’intelligence, bien plus difficile que le casse-tête chinois.

    Ces figures hétéroclites, qui ne ressemblaient à rien de réel, lui paraissaient merveilleuses ; mais c’était à cause du grain de verre qu’il avait dans l’œil [provenant de l’éclatement en une infinité d’éclats de l’explosion d’un miroir littéralement diabolique, car conçu par le diable pour brouiller le regard des humains, et fausser leur jugement ; ce à quoi seule devait pouvoir y mettre un terme l’intervention d’un coeur pur et dévoué].

    Il composait, avec ces morceaux de glace, des lettres et parfois des mots entiers. Il cherchait en ce moment à composer le mot « Éternité ». Il s’y acharnait depuis longtemps déjà sans pouvoir y parvenir. La Reine des Neiges lui avait dit : « Si tu peux former cette figure, tu seras ton propre maître ; je te donnerai la terre toute entière et une paire de patins neufs. »

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