15 présent(e)s
Sujets proposés :
- Qu’est-ce qu’une vie réussie ? [8] Sujet débattu.
- A-t-on vraiment besoin d’un monde extérieur pour vivre ou survivre ? [5]
- L’avenir est-il vraiment dans le futur ? [4]
- La confiance sauvera-t-elle l’avenir ? [5]
- Pourquoi c’est toujours mieux … ailleurs ? [7]
- L’optimisme est-il trompeur ? [7]
- La compagnie des belles filles prévaut-elle sur un café-philo ? [4]
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2 commentaires
Auteur
Réussir sa vie par l’exigence du « souci de soi »
Une très vieille histoire dont Socrate, 400 ans av. J.-C., entretenait son auditoire lors de débats quant aux choix de la façon de conduire sa vie, et dont Michel Foucault a repris l’expression pour le titre de son dernier livre, paru en 84, la veille de sa mort.
Pour les grecs anciens, pas de destin intangible, mais une possibilité de se réaliser avec une part de liberté individuelle, tenant compte des contraintes et faisant de chacun un être responsable de lui-même.
Dans la perspective mythologique, il y avait pour tous, pour chacun, une « mission des dieux » à poursuivre une tâche personnelle, dont l’individu devait définir les objectifs et les moyens, et au regard de laquelle il pourrait à tout moment, juger du degré de réalisation, donc pouvant répondre à cette question de la réussite.
Le « souci de soi » c’est tout le contraire de l’égoïsme, c’est, à partir de ce dont chacun hérite, le mode d’emploi de sa propre vie, dans ce qu’elle a d’unique, une exigence morale et une pratique quotidienne dont il faut rendre compte à soi-même.
Il s’agit de prendre l’existence au sérieux, en cherchant à être à la hauteur de ses objectifs le plus consciencieusement possible en gérant son accomplissement individuel.
Ainsi de Stanislavski, grand homme de théâtre russe (1863-1937), résumant le bilan personnel de sa propre vie : « j’ai fait ce que j’ai pu ; que fasse mieux celui qui pourra ».
Michel Foucault hospitalisé, atteint du sida (mais le sait-il?) semble ne plus se poser qu’une question : « combien de temps me reste-t-il ? ». On peut penser qu’il y avait là moins la peur de la mort, que la crainte que son travail de philosophe, celui de l’enrichissement de ce qu’il appelait sa « boîte à outils » philosophique, soit interrompu, et que la « mission des dieux » le concernant reste inaccomplie ?.
Sentiment d’être un maillon de la chaîne sans fin du progrès intellectuel et social et renvoi à cette maxime de Sénèque (philosophe romain, 60 ans avant J.-C.) : « Il n’y a de vent favorable que pour qui sait où il va ».
Sylvestre
[Ce commentaire est la synthèse d’un texte plus fourni (une page A4), disponible lors du prochain café-philo, le 9 mars]
Merci Sylvestre pour cet apport très intéressant concernant le sujet débattu le 2 mars.
Bien cordialement
Michel et Pierrette