Café-philo du 30 janvier 2008 au Café des Arts à Poitiers

10 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Faut-il se débarrasser des vieux ? [3]
  2. Suffit-il de dire non ? [4]
  3. Les choses ont-elles un ordre ? (4]
  4. Je n’ai pas le temps ? [1]
  5. La nature humaine est elle aussi bête que la nature animale ? [4]
  6. L’homme se caractérise t’il par son amplitude ? [0]
  7. Les criminels ne sont ils pas au fond si ignoble que cela ? [3]
  8. Le rapport d’autorité dans la fonction pédagogique ? [3]
  9. Le maitre est-il esclave ? [6] sujet débattu

=>30 01 2008 : Le maître est-il l’esclave ? Le sujet est abordé selon deux directions : le maître est il l’esclave de l’esclave et le maître est il l’esclave du système dans lequel il se trouve ? De quoi ou de qui est on maître (ou esclave) ? N’y a-t-il pas dans cette relation, l’idée d’un rapport intime qui impose que ce lien s’inscrit dans un rapport interpersonnel. Nous sommes esclave de quelqu’un et pas de quelque chose. Certes, chacun d’entre nous, dans la diversité de ses activités et statuts quotidiens, sera soumis à un environnement, des conditions matérielles, culturelles, économiques, juridiques, etc. Mais cet ensemble de règles contraignantes ne fait que désigner les conditions possibles des rapports entre les Hommes. De plus, certaines règles qui s’imposent à une personne, au regard d’une activité particulière (en situation de travail par exemple) ne s’imposeront plus à elle dans le cadre d’une autre activité (sa participation au café philo, par exemple). Ainsi, même lorsque nous avons une position de domination, sommes nous soumis à des règles supérieures qui nous contraignent. La multiplicité des systèmes qui interagissent entre eux et dans lesquels nous nous situons successivement dans notre vie – quotidienne – crée des relations d’interdépendance dans lesquelles aucun système supérieur (méta système) ne se dégage définitivement. L’asservissement n’est pas une soumission à une extériorité quelle qu’elle soit, c’est un système dans lequel s’inscrit une relation particulière entre différents protagonistes. Cette relation peut d’ailleurs être considérée comme normale, au regard du modèle économique et social dans lequel elle s’exerce (cf. l’Antiquité, le modèle américain au XIX ème,..). L’esclavage s’inscrit dans la non reconnaissance du travail de l’Autre, la soumission, la dépendance mais surtout l’absence de reconnaissance de la qualité d’Homme chez l’Autre. D’un point de vue éthique, on peut dire que le maître est esclave par le fait qu’il ne reconnaît pas, chez l’esclave, un être humain. Il y a une instrumentalisation de la personne à des fins économiques et idéologiques. Ainsi, en niant l’humanité de l’Autre, nie t-il sa propre humanité. Il s’asservit lui-même dans l’asservissement de l’Autre. Au-delà de l’éthique, ce processus tend à se réaliser dans le factuel. Ainsi, dire que l’esclave se trouve dans une situation de dépendance à l’égard du maître est certes vrai mais insuffisant. Car le maître est progressivement conduit, lui-même, à se retrouver dépendant de son esclave, dans certaines situation de la vie. Il existe donc une interdépendance qui conduit à placer progressivement le maître dans une situation de soumission. Nous pouvons, pour comprendre le processus, extrapoler sur le rapport entre l’homme et la machine. L’homme crée une machine (et le rapprochement n’est pas anodin) afin de se faciliter la vie. Il induit alors un besoin et devient tributaire de sa machine. Celui qui préférera la liberté à la vie sera le maître et celui qui préférera la vie à la liberté sera l’esclave. HEGEL. Le rapport maître/esclave s’inscrit dans un rapport de force : le maître ne veut pas perdre sa place de dominant mais l’esclave ne veut plus de sa place de dominé. Relation de pouvoir : relation non réciproque qui permet à quelqu’un d’obtenir quelque chose d’une autre personne sans son consentement.

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