Café-philo du 26 septembre 2007 au Café des Arts à Poitiers

16 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. Existe-t-il encore quelque chose de gratuit ? [3]
  2. L’argent peut-il tout acheter ? [1]
  3. Le désir est il une réponse trop simple ? [6]
  4. L’information est elle un commerce ? [2]
  5. À quoi sert Dominique ? [7]
  6. Les éléments naturels influent ils sur notre comportement ? De quelles sortes ? [3]
  7. La force est-elle inévitable ? [5]
  8. Une société d’individualistes est elle encore une société ? [9] sujet débattu

– Y a-t-il des Hommes heureux et a fortiori des imbéciles ? Et qu’est-ce que le bonheur ?
– Imbécile, inculte, innocent, insouciant ; ces termes sont ils équivalents ?
– Qu’est-ce qu’un imbécile ? Est-ce qu’à mesure que l’on apprend des choses, on n’oublie pas d’être heureux ; c’est à dire perdre ses illusions ?
– Un imbécile est quelqu’un qui ne cherche pas à comprendre, ou qui ne peut pas comprendre : référence à la classification du handicap mental par le passé.
Peut-on concevoir que qu’Homme ne se pose pas de questions et ne s’interroge pas sur lui, son passé et son avenir, sur le monde qui l’entoure et ses contemporains ?
– Etre un imbécile, cela ne relève t-il pas d’un jugement de valeur ? N’est-on pas toujours l’imbécile de l’Autre ?
– Ne pas se poser de question, c’est être un imbécile au sens d’être dans l’illusion. Autrement dit, c’est être content de soi, se contenter de ça et ne plus avoir de désir. Alors, peut on être heureux si l’on ne désir plus ? A moins que cet état ne soit l’aboutissement du bonheur : l’utopie.
Si l’on désire mais que l’on ne satisfait pas celui-ci, est on heureux pour autant ? Le désir est-il suffisant au bonheur ? N’est-ce pas plus sa résolution qui en constitue une partie. ?
La connaissance ouvre t-elle sur le bonheur ?
– Si être savant est la condition du bonheur, alors on est toujours malheureux dans certaines zones car nous sommes toujours dans l’ignorance de quelque chose. Personne ne peut se poser toutes les questions du monde, ni même seulement « les bonnes questions » (d’ailleurs, qu’est qu’une bonne question ?! On ne le sait qu’à posteriori, si la réponse nous aide dans notre recherche). Et puis, il y a la présence du refoulé, de ces questions que l’on ne veut pas, peut pas se poser. Serions nous heureux de savoir quand nous allons mourir et cette information nous permet elle de vivre chaque heure comme si c’était la dernière ? Ou bien sommes nous inhibé par cette révélation ?
– L’ignorance renvoie t-elle à un état de béatitude primaire ? Si la réponse au bonheur réside dans le savoir (et uniquement dans celui-ci), alors pour vivre heureux, vivons savants ; mais cela constitue une solution trop simpliste.
– Le savoir ne permet il pas seulement, de prévoir éventuellement son malheur et donc de prendre conscience du réel et de l’anticiper.
– L’éducation est un formatage qui ne conduit pas à se poser des questions (ou qui conduit à ne pas se poser de questions ?). Mais, y a t il une capacité fondamentale et innée à se poser des questions que l’on enfouirait par l’éducation
Le simple fait de ne pas avoir de réponse ne suffit pas au bonheur.
Il n’y a pas de certitude sur le lien qu’entretiennent la connaissance et l’imbécillité dans leur projet de bonheur.
Quel est la place de cœur et de l’expérience dans le bonheur ?
– Il y a des imbéciles heureux, mais aussi malheureux ; des intelligents heureux, mais aussi malheureux. Le savoir n’est pas la condition sine qua non du bonheur, sa cause unique. Il y a bien d’autres choses qui interviennent pour cela : croyance et sensibilité, entre autre.
Si l’on croit que sont heureux les simples d’esprit car le royaume des cieux leur appartient, alors on pense que la félicité qui les atteint ne relève pas de ce monde mais de l’au-delà et que le bonheur n’est pas terrestre.
Le savoir seul ne suffit pas au bonheur, pas plus qu’au malheur ; la sensibilité intervient comme un tiers influent. On peut savoir des choses sur la mort, par exemple, et être désemparé lorsqu’elle touche un proche ou nous même.
Les animaux sont-ils heureux ?
Le bonheur, c’est aussi de voir et faire le bonheur chez les autres.
– Le bonheur est intermittent. Ce n’est pas un état durable, car comment se sentir heureux si l’on n’est pas malheureux ? C’est le principe de différenciation.
Référence à candide qui se pose des questions ou plutôt qui ne s’en pose pas.
Etre un imbécile heureux est peut-être un mythe. C’est vraisemblablement la recherche d’un état régressif lorsque nous sommes tourmentés. Là ou notre inconscient va rechercher la quiétude et le réconfort d’un état initial insouciant de notre enfance : comme j’étais heureux lorsque je ne me posais pas toutes ces questions qui sont autant de problème à résoudre !
– L’imbécile heureux ne se pose pas la question du bonheur ; il l’est et ne le sait pas ou il ne l’est pas mais ne le sait pas plus. Le non imbécile cherche à savoir. Cela peut le tourmenter, mais il peut également transcender cette question par sa quête du bonheur.
– Etre heureux, ce n’est pas vivre dans un état particulier et identifiable que l’on appellerait bonheur, c’est la conscience d’être…heureux. Il faut mettre derrière conscience autant le sentiment ou la sensation du bonheur que l’idée qu’on l’est. Le bonheur est donc une totale subjectivité. Comme l’imbécillité, le bonheur est une notion relative.
cela vaut il le coup, pour trouver le bonheur,de chercher à devenir un imbécile.

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