Café-philo du 12 avril 2006 au Gil bar à Poitiers

19 personnes présentes.

Sujets proposés :

  1. L’histoire nous apprend t’elle à vivre ? [4]
  2. La pensée nous empêche-t-elle d’agir ? [4]
  3. Peut-il y avoir un monde meilleur ? [10]
  4. Tricher c’est jouer [2]
  5. Faut-il être con pour être pauvre dans un pays riche ? [5]
  6. L’écologie est-elle un luxe de pays riche ? [8]
  7. L’enantodromia gouverne-t-elle le monde ? [12] sujet débattu.

Androgynie psychique.

Le nom d’Héraclite est surtout retenu en philosophie pour sa doctrine du devenir et de la lutte des contraires. Le monde est une perpétuelle lutte des contraires. La vie et la mort, la beauté et la laideur, le sec et l’humide, tissent la réalité du monde, Ainsi en est du féminin et du masculin. De leurs luttes et de leurs synthèses est issu notre monde. Les contraires s’accordent et la belle harmonie naît de ce qui diffère […].Héraclite a découvert la plus remarquable loi psychique, celle de la fonction régulatrice des contraires ; il l’avait appelée enantiodromia et voulait dire par X a que tout passe une fois a son contraire.

Pour Jung, l’énergie qui anime tout être humain est produite par cette lutte des opposés qui se rencontrent sous forme de confrontation. Tout extrême psychologique renferme en secret son contraire et se trouve de quelque manière en proche et essentielle relation avec lui. C’est même de ce contraire qu’il attire la dynamique qui lui est particulière. Pour Jung, cette rencontre sous forme de lutte des contraires ne représente pas un fait psychologique parmi d’autres ; elle est au fondement même de la vie et de toute forme d’activité psychique. Sans ce rapport de force, notre esprit se trouve en parfait déséquilibre. Seule cette rencontre des opposés peut rétablir l’équilibre. Cette lutte se fait à tous les niveaux : entre la persona et le moi, entre le moi et l’inconscient, entre le monde extérieur et notre vie psychique, entre notre moi et notre altérité sexuelle inconsciente.

[…] Il vaut mieux se représenter ce jeu et cette opposition tragiques des contraires existant entre l’intérieur et l’extérieur en se disant qu’il s’agit au fond de l’énergétisme même inhérent à tout processus vital, et que cette opposition des contraires est inéluctable pour l’autorégulation. Aussi diverses que soient ces puissances contraires, dans leur apparence comme dans leur finalité, elles n’en veulent pas moins tout de même la vie de l’individu ; elles oscillent à partir d’un centre, la faisant osciller avec elles.

Précisément parce que ces tendances contraires sont secrètement et souterrainement en rapport les unes avec les autres, elles sont susceptibles de trouver leur accord dans une certaine moyenne, dans un certain compromis, qui, en quelque sorte nécessairement, sourd volontairement (Héraclite Dephëse. 1995. Les, Édition bilingue. texte Français de Michel Pouille. France. Comp’Act. p.97. fragment 51.) Involontairement de l’individu lui-même, ce dont ce dernier ne peut pas ne pas avoir une certaine prescience intuitive. (…) Ne pas tenir compte de cette intuition, s’en écarter et s’en éloigner, c’est faire fausse route, c’est s’engager dans la voie de l’erreur et, à plus où moins long terme, déboucher dans la maladie ? […]

Extrait d’un mémoire présenté à la Faculté des études supérieures de l’Université Laval, Barbara Gagné, 2001

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